Annales des Mines (1854, série 5, volume 5)
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404 Digue de Lindau. (PI. VII, fig. 1.)
CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE.
15o. La ville de Lindau s'élève, vers l'extrémité orien-
tale du lac de Constance, sur une petite île rattachée cd,,',;=orn"leel'etxréa: à la terre ferme par un pont en charpente sur palées. val!. Lindau est le port de la Bavière sur le lac, et l'un des principaux entrepôts de commerce de l'Allemagne avec la Suisse. Placer la tête du chemin de fer sur le littoral, en face de Lindau , c'eût été élever une ville mo,ifs qui
nouvelle aux dépens et pour ainsi dire sur les ruines de l'ancienne. Le complément nécessaire de cette mesure était d'ailleurs la création d'un nouveau port, autour duquel se seraient groupés les entrepôts. La ville de
Lindau a réussi à détourner ce coup funeste. Elle a obtenu que le chemin de fer pénétrât, à grands frais, dans son étroite enceinte, et cette espèce de Venise en miniature a aujourd'hui, comme celle de l'Adriatique, son pont des lagunes, long de 555 mètres. Insuffisance d'un On sait que le lac de Constance est souvent agité, et simple remblai. sujet même , parfois, à de véritables tempêtes. Ce n'est donc pas un simple remblai, protégé seulement par des perrés contre le clapotage, qu'il s'agissait de construire, mais un ouvrage capable de résister à des lames assez violentes, presque une jetée à la mer. La nature du fond, vaseux jusqu'à une grande profondeur (18 à 20 mètres) , excluait d'ailleurs l'exécution d'un viaduc en maçonnerie, dont la fondation eût été extrêmement coûteuse.
On s'est donc arrêté à l'idée d'un ouvrage mixte, semblable aux grands remblais construits il y a quel-
ques années à l'autre extrémité de la même ligne, entre Neuenmarkt et Marktschorgast (1). La chaussée se compose donc d'un noyau ou remblai flanqué de (i) Des progrès des machines locomotives, etc., loc. cit.
REMBLAIS.
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murs en gros blocs de grès , et établi sur im massif d'enrochements (Pl. VII, fig. 1). D'après le projet les parements (levaient être con struits en blocs d'appareil, avec joints normaux. Mais la mobilité des enrochements, qui ont pris peu à peu un empatement énorme, et les affaissements inégaux de toute la masse, détruisaient bientôt cette régularité, quand ils n'allaient pas jusqu'à produire une perturbation complète dans les assises. On renonça donc à cette
disposition, et on continua d'élever les gros murs en blocs bruts, dégrossis seulement sur les lits, et posés horizontalement. Les aspérités très-saillantes des parements auront, outre l'avantage de l'économie, celui de briser les vagues, dont une surface lisse eût favorisé l'ascension. L'aspect de l'ouvrage n'y perd rien, d'ailleurs. Les énormes tablettes en pierre de taille, avec cordon en saillie, qui couronnent les murs, suffisent pour donner à l'ensemble une certaine élégance, appropriée à son caractère de sévère simplicité.
Ces tablettes de 1'1,46 de queue, sont en grès provenant des carrières voisines et renommées de Bregentz. Le reste des murs est en grès ordinaire de Suisse. Le travail étant à peine achevé et les comptes non terminés, on n'a pu m'indiquer le cube total, tant pierres que remblai, qu'il a absorbé ; ce cube doit être très-considérable, mais on pense que de nouveaux rechargements ne seront pas nécessaires.
Les remblais de 20, 22, 25 mètres, sont assez fréquents en Allemagne. Un des plus considérables est celui de Bunzlau, qui aboutit au viaduc de ce nom (58); il a 500 mètres de long et 25 mètres de haut. D'autres sont remarquables surtout par leur longueur, comme le grand remblai qui contourne la ville de Vérone, depuis.
la gare jusqu'au pont sur ]'Adige (21), etc. TOME V, 1854.