Annales des Mines (1854, série 5, volume 5)
Page : Image 227
Révision de 27 janv. 2015 17:48:14, edited by Anonymes
VÉRIFICATION DE QUELQUES ENGRAIS.
VÉRIFICATION DE QUELQUES ENGRAIS.
dans le tourtia situé à la base des marnes crayeuses (1). C'est exactement dans la même situation géologique
phorique ( i) . Ces derniers sont d'un gris blanchâtre, à texture compacte et parsemés de petits grains verts. Ils sont durs, assez pesants, et donnent une effervescence
440
que se trouvent les nodules noirâtres des environs de Monthois (Ardennes) , connus dans le pays sous le nom de Coquins ou Crottes-du-Diable, et dans lesquels j'ai
constaté l'existence d'une quantité notable d'acide phosphorique. Ces nodules se rencontrent également dans le Green-
sand inférieur avec les minerais de fer en grains qui alimentent les hauts-fourneaux de l'arrondissement de Vouziers (2).
Il existe aussi des nodules phosphatés dans la craie chloritée qui forme la base de l'étage supérieur de la craie blanche. J'en ai reconnu aux environs de Lille
une couche d'au moins on', 6o d'épaisseur, dont un échantillon a donné à l'analyse 15 p. 100 d'acide phos(i) M. Ibbeston a constaté sur beaucoup de points de l'île de Wight, et immédiatement sous la craie marneuse qu'elle sépare du grès vert supérieur, une masse grise remplie de grains verts de silicate de fer et de sable quartzeux. Vers le haut de cette couche, il y a quelquefois un conglomérat de petits cailloux, et vers le bas des fossiles et des nodules allongés en forme de co-
prolithes renfermant beaucoup de phosphate de chaux. Des nodules semblables ,ont été trouvés à Fernham , à Caldon , près Zulworth , à liolywell , sur le chemin de fer de Wiltshire à Weymouth , à Chut-Farm , etc. L'analyse de ceux de Fernham avait donné 28 p. Ioo de phosphate de chaux-, et la masse enveloppante en contenait de s à 5 p. Celle des nodules de Saint-Catherine's-Downs , dans l'île de Wight, a donné à M. Nesbit i9 p. ioo d'acide phosphorique, et 59 p. ioo de phosphate de chaux. Cette couche, constatée sur beaucoup de points de l'île que l'auteur a mentionnés avec soin, pourrait être fort utile pour fertiliser les sables ferrugineux improductifs qui en occupent le centre. (D'Archiac, Histoire des progrès de la Géo-
441
lente avec les acides. M. de Villeneuve a trouvé un moyen simple de les réduire en poudre en les enveloppant de quelques morceaux de chaux vive dont il opère l'extinction. M. D'Archiac a signalé dans le terrain de craie du département de l'Aisne des nodules endurcis qui occupent le même niveau géologique que ceux de Lille, et qui ne sont probablement que des phosphates comme ces derniers (2). S'il en était ainsi, les terrains situés vers la limite des deux étages crayeux (Systèmes
nervien et sénonien de M. Dumont), qui traverse les départements du Nord, de l'Aisne, des Ardennes et de la Mai-ne, renfermeraient des richesses immenses pour l'agriculture de ces contrées.
L'acide sulfurique se forme journellement par la décomposition des pyrites disséminées dans un grand nombre de terrains. Les lignites tertiaires ex-posés à (i) on avait trouvé dans un échantillon de craie chloritée pris au hasard dans la même localité 5,7 p. 100 du même acide, (Meugy, Géologie de la Flandre française, p.116.) (2) Dans les carrières de la Malmaison, au sud-est de Sissonne, les bancs inférieurs deviennent marneux, d'une teinte grise et
leur texture est plus terreuse. On y remarque une grande quantité de parties compactes plus dures à grains plus fins et plus serrés, de formes variées et de grandeurs inégales désignées par les ouvriers sous le nom de durillons ou wils de perdrix. Elles se lient intimement à la pâte enveloppante, et sont dépourvues de points noirs d'oxyde de manganèse très-répandus dans celle-ci. Cette modification locale de la roche est semblable à ce que nous avons vu désigné dans le département de l'Oise sous le nom de craie noduleuse.... A Pouilly, la pierre est remplie des nodules endurcis précédents.... Au nord de Mont-
logie, t. IV, p. 117.)
cornet , la craie à silex est recouverte par la craie grise que caractérisent sa teinte et ses nodules compactes (durillons).
(2) Géologie des Ardennes. par MM. Sauvage et Buvignier, p. 350.
(D'Archiac , p. 216, 217.)
Histoire des progrès de la Géologie, t.
IV,