Annales des Mines (1854, série 5, volume 5)
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TERRAIN ANTHR A XIFÈRE DES ALPES.
des amas lenticulaires irréguliers plus ou moins allongés , qui disparaissent au sein des marnes. Du col de Désertes
à Out,
A son extrémité orientale, le vallon des Acles est
Terrain anni raxi- fermé par un puissant rocher calcaire dont la crête f.,re idérieur. forme la ligne séparative de la France et du Piémont. Quand on est arrivé au pied de ce rocher, on voit clairement que ses bancs sont fortement inclinés vers l' ouest ,
qu'ils s'enfoncent sous les schistes argileux, souvent micacés, des Acles , et que par conséquent ils servent de support à l'ensemble des couches que nous venons de rapporter au premier étage anthraxifère. Cette rela-
tion de position est partout évidente, soit que l'on se rende à Bardonèche par le col de la Lauze, ou que l'on suive, du côté du sud, le vallon de Laupa ouvert précisément à la jonction des schistes et de l'assise calcaire. Celle-ci présente au fond du vallon des Acles deux fractures étroites par lesquelles on peut descendre en Pié-
mont et qui portent sur la carte de Bourcet les noms de col de l'Ours et de col de Désertes. Si l'on franchit l'un quelconque de ces passages, on observe, dès que l'on a atteint le revers opposé, que la masse calcaire dans le sein de laquelle on a marché, relève sa tranche du côté du Piémont, en donnant lieu à un escarpement coupé à pic d'une grande hauteur. Ce n'est qu'alors qu'on peut bien juger de sa puissance énorme, qui paraît
comprise entre 2oo et 5oo mètres. On voit qu'elle se prolonge vers le sud, du côté du Montgenèvre, où, s'élevant à une hauteur de 5157 mètres au-dessus du niveau de la mer, elle constitue le sommet du pic de Chaberton. Les bancs qui composent cette assise sont formés d'un
calcaire grenu, gris clair, assez bien stratifié ; ils deviennent marneux à leur partie inférieure et passent peu à peu à des schistes argilo-calcaires rendus brillants par des lamelles micacées et talqueuses. A mesure
TERRAIN ANTIIRAXIFERE DES ALPES.
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que l'on descend, les couches prennent une structure schisteuse plus prononcée, en même temps que leur aspect devient de plus en plus cristallin. Bientôt on ne rencontre plus que des roches très-feuilletées chargées de talc et dé mica, qui, prises dans leur ensemble offrent une puissance bien supérieure à celle de l'un quelconque des divers étages anthraxifères décrits pré-
cédemment. Ces roches ont en général l'aspect du schiste talqueux dont elles ne diffèrent en effet que par la substitution totale ou partielle de la chaux carbonatée au quartz. Sur quelques points on les voit même passer au vrai talcschiste. Leur composition est d'ailleurs loin d'être uniforme, parce que le quartz, l'argile, la chaux carbonatée, le talc et le mica, -qui en sont les principes constituants, varient beaucoup dans leurs proportions relatives. Mais presque jamais ils ne perdent leur aspect cristallin qu'ils doivent tant à la présence du mica et du talc qu'à la texture grenue de l'élément calcaire. Leur degré de dureté et de schistosité n'offre pas moins de variations que la proportion relative de leurs éléments. Ces schistes calcareo-talqueux (1) avec toutes leurs nuances de composition et leur diversité de caractères constituent entièrement la partie inférieure des vallées de Césane et de Bardonèche , ainsi que les collines inter= médiaires où l'on a bâti Château-Boulard , Désertes et quelques autres villages. Ils se prolongent sans interruption jusqu'aux environs d'Oulx , en présentant partout une forte inclinaison vers l'ouest et une direction qui varie entre le nord et le nord-nord-ouest. En face d'Oulx , sur la rive gauche de la Dora, on voit la partie (1) Cette dénomination nous paraît convenable, parce qu'elle rappelle les deux éléments les plus constants et les plus caractéristiques de ces schistes.