Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1854, série 5, volume 5)

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TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES. S

4. Quatrième étage.

Nous voici arrivé au quatrième étage, qui termine tout le système anthraxifère d'une manière très-remarquable. C'est au Chardonnet qu'il se présente avec le plus de développement et où ses relations géologiques avec l'étage précédent sont le plus faciles à étudier. En décrivant avec détails les couches de cette montagne

dans notre coupe générale, nous avons montré que

Prolongement

vers le nord elles dépassaient à peine les chalets appelés Granges de Moutiers, situés au delà du col de la Ponsonnière. Il nous reste à suivre leur prolongement sud dans le département des Hautes-Alpes. En partant du col du Chardonnet, on peut se rendre directement au Monestier en laissant à droite les escar-

suduPalgt du

pements calcaires qui font suite à la montagne de 1 erre-Noire, et à gauche ceux du calcaire de Querellin.

Dans ce trajet on ne cesse de marcher sur des grès, continuation évidente de ceux du Chardonnet. On passe

au-dessus du vallon de Clausis en se tenant pendant longtemps au niveau des pâturages les plus élevés. De

distance en distance, on rencontre des exploitations d'anthracite ouvertes par les habitants du Gasset et du Monestier. Ces exploitations, qui se lient presque sans solution de continuité à celles du vallon de la Ponsonnière, se prolongent vers le sud-ouest jusqu'au delà du village de Freyssinet, dans la vallée de la Guisanne. On acquiert ainsi la certitude que les couches anthraxi-

fères qui occupent le fond de cette vallée, entre le Monestier et la Salle, peuvent être rattachées d'une manière directe à celles du Chardonnet. En décrivant ces dernières couches, nous y avons cité plusieurs empreintes végétales spéciales au terrain houiller. Leur prolongement vers le Monestier en renferme également

TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES.

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qui offrent les mêmes caractères paléontologiques. On les trouve sur le chemin qui conduit au 'col de Buffer et

dans les exploitations d'anthracite des environs. Ce sont les espèces suivantes : Lepidodendron Sternbergii , Sigi l'aria Brardii , Stigmaria fico'ides , Neuropteris gigantea, Sphenopteris latifolia. Il faut y ajouter des Lepidophloios et des Poacites indéterminables. Plusieurs de ces espèces et de celles qu'on rencontre au Chardonnet ont déjà été citées dans les mines d'anthracite du PuySaint-Pierre, appartenant au troisième étage. Le système arénacé du Chardonnet, après avoir traversé la vallée de la Guisanne, s'étend encore plus au

sud. Pour le suivre, il faut, à partir du Bès, hameau de la Salle , prendre le chemin qui conduit au col de Fréjus. En quittant le village, on marche d'abord au pied d'un banc très-puissant de quartz blanc, compacte, dans lequel le chemin est taillé. Quand on est parvenu

au niveau du village de Fréjus, on voit très-bien que la masse quartzeuse qui domine le Bès et sur laquelle on a marché s'appuie contre une puissante assise calcaire , prolongement direct de celle de Terre-Noire. En continuant à monter, on atteint des bancs de quartz rendus schisteux par une grande abondance de talc et de mica et qui passent graduellement à de vrais schistes talqueux et micacés entièrement semblables à ceux des terrains cristallisés. Ces schistes constituent le sommet du col de Fréjus et les pâturages environnants. Comme leur épaisseur est peu considérable, on voit le calcaire inférieur, correspondant à Terre-Noire, les percer çà et là et présenter de nombreux affleurements, ce qui rend la position relative des deux roches très-évidente. Si du col de Fréjus on descend par le vallon de Paquet pour Se rendre à Pi-elles, on marche d'abord sur des quartz micacés et des schistes plus ou moins cristallins faisant