Annales des Mines (1854, série 5, volume 5)
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TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES.
TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES.
de ces grès avec les marnes calcaires, il faut suivre les flancs de la montagne vers le nord jusqu'à ce que le terrain , devenu abrupte, présente un talus très-roide descendant jusqu'à la Durance. Là, on voit la superposition immédiate des couches arénacées sur les roches calcaires. Les unes et les autres sont à peu près dirigées du nord au sud et inclinent vers l'ouest. Leur ligne
traces. L'exploitation du minerai souvent interrompue a commencé à une époque très-ancienne, qui remonte au moins jusqu'à la domination romaine. Les bancs de quartz avec filons de plomb sulfuré reposent immé-
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de contact est un peu sinueuse et peut se suivre sur une grande longueur. Si l'on reprend le chemin de l'Alp-Martin, on continue à marcher sur des schistes argileux et des.grès superposés aux premiers. Ce système argilo-arénacé renferme quelques couches d'anthracite dont une, épaisse de om,8o à i mètre, est exploitée sur la rive droite du Fournel, au lieu dit CôteOlivière. A ces grès, qui présentent dans leur ensemble
une épaisseur considérable, on voit succéder, près d'un oratoire situé sur le chemin, une brèche remarquable dont le ciment, de nature siliceuse, empâte des fragments dé quartz, de calcaire grenu, de jaspe rouge et de grès schisteux également rougeâtre. Les bancs sont verticaux ou inclinés fortement vers l'ouest.
Après cette brèche siliceuse, viennent des roches de quartz compacte dont la puissance est au moins de Go à 7o mètres ; elles sont divisées en strates assez distincts qui plongent fortement vers l'ouest. C'est dans cette masse quartzeuse que se trouve la mine de plomb de l'Argentière. Elle consiste en quatre ou cinq filons
de plomb sulfuré argentifère, intimement mêlé de cuivre gris et ayant pour gangue de la baryte sulfatée et du quartz. Leur direction est comprise en général entre le nord et le nord-est, et leur puissance varie depuis quelques décimètres jusqu'à 5 ou 4 mètres. On y observe beaucoup de rejets et de failles, conséquence des dislocations violentes dont le sol offre partout les
diatement sur l'assise calcaire que l'on rencontre à l'entrée du vallon de l'Alp-Martin , et dont l'inclinaison vers l'est est très-sensible. Cette superposition s'aper-
çoit très-bien du chemin qui borde le torrent. Elle a d'ailleurs été constatée rigoureusement par des travaux d'exploitation entrepris en 1835. En examinant les relations de cette assise calcaire avec les bancs quartzeux qui, jusqu'au contact même, sont verticaux ou plongent à l'ouest, il est difficile de ne pas admettre une discordance de stratification entre les deux formations. Les roches quartzeuses et le calcaire immédiate-
ment inférieur se prolongent de la rive gauche du Fotirnel sur la rive droite ; mais de ce côté, leur disposition relative n'est plus la même. Le calcaire, coupé
à pic, s'élève bien au-dessus des bancs quartzeux. Ceux-ci forment comme une espèce de revêtement à sa base et paraissent même s'enfoncer au-dessous. Cette apparence, qui pourrait induire en erreur si l'on n'étri-, diait pas le terrain attentivement et d'une manière com-
plète, est une nouvelle preuve de la discordance de stratification que nous avons signalée. Cette discordance est aussi une conséquence de l'ensemble des observations précédentes. On a vu en effet que d'un côté, près de la Durance, le dépôt anthraxifère reposait immédiatement sur des marnes, partie inférieure du troisième étage, et de l'autre sur une assise calcaire, partie supérieure du même étage. Ce dépôt s'étend donc transgressivement sur des couches d'âge différent. On doit en conclure qu'avant le dépôt des grès anthraxifères de l'Argentière, cette partie de la vallée de la Du-