Annales des Mines (1854, série 5, volume 5)
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TERRAIN ANTERAXIFÈRE DES ALPES.
TERRAIN ANTHR AXIFÈRE DES ALPES.
A une époque où la botanique fossile était moins avan-
de couches à l'autre un ensemble de coquilles très-
cée, on aurait pu soutenir que les deux terrains que
différentes sans qu'il y ait cependant de discordances de stratification ni que rien n'indique une perturbation générale ni même locale. Ce fait semble prouver que des modifications peut-être légères dans la profondeur et la composition chimique des eaux et dans la nature des fonds ont suffi autrefois pour faire varier les coquilles. Comme les. sources thermales et minérales, et en général les émanations de matières liquides ou gazeuses étaient alors fréquentes, on conçoit qu'a la
nous comparons sont mal caractérisés par leurs restes
végétaux et qu'on ne doit attacher à ceux-ci qu'une importance médiocre. Une pareille assertion serait au-
jourd'hui en contradiction manifeste avec les faits. Grâce aux travaux de MM. Adolphe Brongniart, Gcep-
pert , de Sternberg et d'autres savants botanistes, les flores du terrain houiller et du terrain jurassique commencent à être bien connues. On compte dans le premier terrain au moins 5oo espèces très-distinctes et 225 dans le second. Or, non-seulement parmi 'ces espèces il n'y en a pas une de commune-, mais leurs caractères généraux sont tout différents. Des genres et même des familles que l'on rencontre habituellement
dans le terrain houiller ont disparu complètement à l'époque oolitique. Cette séparation tranchée des deux flores ne saurait être attribuée à l'influence de la latitude, car les lieux où elles ont vécu successivement sont souvent très-voisins. On ne peut non plus invoquer des circonstances locales particulières ; car il y a certainement entre les plantes houillères et celles du terrain jurassique une différence plus grande qu'entre la végétation actuelle des régions équinoxiales et celle du
nord de l'Europe. Or, à qui ferait-on croire qu'en choisissant des expositions favorables toutes les plantes
caractéristiques de l'équateur pourraient vivre sous le
6o degré de latitude? II faut donc admettre qu'une variation aussi complète dans la nature des flores correspond à des changements non moins considérables dans l'état physique du globe. Peut-être n'arriverait-on pas aussi sûrement à la même conclusion en ne considérant que les mollusques. On sait que dans le sein du même terrain on voit souvent se succéder d'un groupe
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même époque géologique des bassins ne communiquant pas entre eux, quoique très-rapprochés , ont pu nourrir des animaux de nature très-différente. Il n'en a pas été de même de la végétation, dont les caractères généraux
étant liés à des conditions physiques plus stables et presque universelles, telles que la température du sol et la composition de l'atmosphère, ont dû persister malgré les perturbations locales et ne disparaître qu'à la suite de grands changements survenus à la surface de la terre. Ainsi, loin qu'on doive attribuer plus d'importance aux coquilles qu'aux plantes fossiles, celles ci, considérées dans leurs formes principales, nous paraissent plus propres que les premières à distinguer deux grandes époques géologiques. La flore anthraxifère , identique par sés genres et ses espèces avec la flore houillère, lui est encore liée par un autre point commun intéressant à signaler. On sait qu'a partir des couches houillères les plus récentes et même à partir du grès rouge jusqu'aux terrains de transition les plus anciens , les végétaux fossiles, considérés dans leur ensemble, ne présentent pas de diffé-
rences importantes. Ce sont toujours à peu près les mêmes espèces. Ce qui n'empêche pas que si l'on considère en particulier un terrain carbonifère d'une