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TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES.

TERRAIN ANTRHAXIFERE DES ALPES.

certaine épaisseur, les couches situées à la base renfermeront le plus souvent une collection d'espèces différentes de celles de la partie supérieure ; ce qui s'explique par les changements survenus à la surface du sol pendant la période du dépôt. Le système anthraxifère offre les mêmes particularités. En jetant les yeux sur le tableau des végétaux qui lui sont propres, dressé plus haut , on voit qu'à l'exception des Neuropteris gigantea et N. rotondifolia, il n'y a pas d'espèces communes entre le terrain inférieur et le supérieur. Mais si au lieu de comparer ces deux terrains entre eux on les rapproche des formations houillères, toute différence paléontologique s'évanouit ; car l'on trouve également, dans l'un et dans l'autre, des plantes qui sont fréquentes dans les terrains houillers et propres à les caractériser. Sous ce rapport le système anthraxifère offre de l'analogie avec les formations paléozoïques et s'éloigne du terrain jurassique. On sait en effet que dans ce dernier les divers étages se distinguent assez bien entre eux par un ensemble de plantes qui leur parais-

prises dans leur ensemble, épaisseur que l'on peut évaluer en moyenne à huit ou neuf mille mètres, les sépare encore de la formation liassique normale,

sent spéciales. Même sous le rapport des coquilles fossiles le système anthraxifère diffère du terrain jurassique. En effet, celui-ci se divise partout en plusieurs étages que l'on reconnaît facilement à un certain nombre de fossiles ca-

ractéristiques. Les coquilles du système anthraxifère, soit qu'elles aient été prises à sa base ou à un niveau géologique élevé, comme au col des Encombres et à Montdauphin , appartiennent toutes au lias ; ce qui conduirait à ne rapporter qu'à ce seul étage une immense série de couches qui cependant sont susceptibles de se diviser naturellement en plusieurs groupes bien distincts. L'épaisseur prodigieuse des couches anthraxifères

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dont la puissance ne dépasse jamais quelques centaines de mètres.

Le faciès des roches a certainement peu d'importance pour la classification des terrains, surtout dans les Alpes, à cause de la fréquence des altérations métamorphiques; mais il n'en est pas de même de la composition minéralogique, lorsque d'ailleurs elle est restée

indépendante de ces altérations. Or, sous ce rapport, comme sous tant d'autres, les couches anthraxifères sont exceptionnelles. Nous avons vu en effet que plus de la moitié du terrain supérieur était formée de roches arénacées identiques avec celles que l'on rencontre habituellement dans les terrains de transition et jamais dans le terrain jurassique. Nous ajouterons que tout autour des Alpes centrales, dans les départements des Basses-Alpes, des HautesAlpes et de l'Isère, le terrain jurassique normal occupe de vastes étendues ; qu'il s'y présente avec ses fossiles habituels, sa division en plusieurs étages et enfin sa flore particulière. A la Mure, près de Grenoble, il est en contact immédiat avec le terrain anthraxifère inférieur et repose sur lui transgressivement ainsi que

le prouvent de nombreuses observations. A Morestel ( Isère ) et dans le département de l'Ain, il renferme des plantes exclusivement oolitiques. Ainsi , il n'est pas nécessaire d'aller en Angleterre ou dans le Jura pour trouver des différences essentielles entre le sys-

tème des couches anthraxifères et le terrain jurassique. Ces différences s'observent dans le sein même des Alpes.

Concluons de là que le système anthraxifère se dis-