Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1854, série 5, volume 5)

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lent cuire quelque chose plus rapidement ou mieux, ils ajoutent

un peu de ce sable; il leur sert encore de pierre à cautère,

mais il faut l'humecter et lui ajouter un peu de chaux en l'appliquant sur l'endroit à cautériser. Voilà tous les usages de ce sable si extraordinaire; je n'en doute pas, YOUS avez déjà compris quelle en est la substance : c'est simplement un carbonate de soude qui se trouve mélangé avec un peu d'argile, et non pas avec du sable, comme le disent les Annamites ; du moins celui que j'ai vu ne renfermait que de l'argile. Ils l'appellent Cect /ôi, c'est-à-dire sable proéminent ; il n'y a pas de doute que ce nom lui vienne des petites proéminences que forme ce sel lorsqu'il vient s'efileurir à la surface de la terre. Les Annamites se figurent que cette espèce de sable croît à la manière des champignons, ce n'est pas étonnant, puisqu'ils n'ont nulle idée des sciences. Il paraît que cette soude se trouve en grande abondance dans la province appelée Binh Thucin , ou ancien Siampa. On en trouve en différents endroits de la province, mais il paraît qu'il n'est 'en grande abondance que sur une portion du rivage de la mer ; le rivage à cet endroit regarde le sud, c'est au le degré de latitude environ. Les barques qui vont chercher du riz en basse Cochinchine peuvent prendre là de cette soude à volonté ; aussi en distribuent-elles dans toutes les autres provinces du nord; elle n'est pas chère, puisqu'il suffit de la recueillir en passant et de l'emporter. On en vend sur tous les marchés.

Un autre jour on m'a apporté une belle terre, d'un beau blanc laiteux, toute remplie de petits cailloux ; de suite je reconnus là une belle argile, ou mieux un kaolin, peut-être de bonne qualité. Les petits cailloux sont du quartz ; les plus

gros que j'ai trouvés avaient de Li à 5 millimètres de diamètre, puis il y en avait de tous les diamètres inférieurs, jusqu'à des grains très-ténus. Ces cailloux sont très-nombreux et fortement agglutinés ensemble par la terre kaolinique. L'ensemble forme une roche qui a passablement de consistance et assez rude au toucher ; la terre kaolinique me paraît elle-même granulaire. Le seul usage que les Annamites en font, est de la délayer dans l'eau après avoir rejeté les petits cailloux ; ils obtiennent ainsi ,.une bouillie claire avec laquelle ils blanchissent les murs plâtrés de boue de leurs maisons. Il paraît que ce kaolin n'est pas rare, qu'il y en a en grand nombre d'endroits. Les Annamites l'appellent terre blanche ; au reste ils rencontreraient de la craie et du

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gypse blanc qu'ils les appelleraient du même nom. je ne puis Citer sûrement qu'un seul endroit qui en renferme, celui où a été pris le morceau que j'ai sous les yeux pour l'examiner. C'est à peu près à une lieue et demie plus au nord que le village où nous sommes, et pas loin de la mer, a quelques minutes seulement. Ici je ferai observer que cet endroit est environné de minerais de fer, de fer oxydé rouge et des autres oxydes de fer du même genre passant par différents degrés jusqu'à l'état terreux. Je fais cette observation à cause d'une autre que

je trouve dans un mémoire de M. Brongniart, au sujet du kaolin : La présence constante de roches ferrugineuses,

dit-il, dans toutes les exploitations du kaolin, depuis la Chine, autant du moins qu'on puisse le présumer d'un gîte si peu connu, jusque dans les gîtes de l'Europe étudiés avec le plus de soin, tend à confirmer cette opinion » que la transformation des roches feldspathiques en kaolin est le résultat des forces électro-chimiq ues.

J'ai reçu aussi des environs du village où nous sommes, mais d'un autre côté que celui où se trouve le kaolin dont je viens de parler, une pierre qui n'est autre chose qu'un fragment de roche feldspathique qui commence à se décomposer et à se transformer en kaolin ; un côté présente du kaolin encore mal formé, et l'autre met parfaitement à découvert la roche feldspathique. J'ai reçu une abondance de cristaux de quartz, quelques-uns bien formés, la plupart roulés et dété-

riorés ; les Annamites disent ces pierres très-communes, ils les appellent pierres blanches. Quant aux granites, il paraît qu'il Y en a beaucoup dans ces régions-ci. Les montagnes près de la mer et celles plus reculées dans l'intérieur des terres ne sont composées que de ces roches-là, ou bien quelquefois de mine' rais de fer. Quand j'emploie le mot granite, j'entends ce mot dans un

sens très-large, car je veux parler de toute espèce de roches anciennes ou de production ignée, car j'ai eu sous les yeux des échantillons de plusieurs espèces ; j'entre dans quelques détails. Ici, dans la maison, les ouvriers ont un mortier et des pierres à aiguiser ; après avoir examiné plus attentivement ces pierres, j'ai reconnu que ce n'est point là du granite, mais bien plutôt du quartzite, d'une couleur bleu verdâtre ; on y voit scintiller quelques feuillets très-ténus de mica. Un autre échantillon de même couleur à peu près, que j'ai eu à