Annales des Mines (1854, série 5, volume 5)
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examiner, n'a pas un grain aussi fin ; la cassure présente de petites plaques très-brillantes, et puis j'ai remarqué à la loupe un assez grand nombre d'endroits formant de petites excavations qui ont l'air cariées. Ces deux espèces de pierres, au moins la première, sont connues sous le nom de pierres vertes ou bleues; car le mot xanIt qu'ils emploient a vulgairement les deux sens. J'ai reçu un certain nombre d'autres échantillons que j'ai pris pour être du feldspath terreux. La plupart avaient encore une forme cristalline plus ou moins imparfaite, et après avoir examiné et comparé les faces, j'ai cru reconnaître la forme générale du prisme rhomboïdal oblique , qui est celle du feldspath vitreux cristallisé. L'un est d'un blanc un peu grisâtre, renfermant quantité de petits cristaux de quartz; c'est cet échantillon qui m'a le plus servi à la détermination de la forme cristalline. La matière blanchâtre dans laquelle sont empâtés les petits cristaux de quartz est assez dure ; car elle résiste passablement à la pointe d'une lame de canif. Les autres échantillons avaient subi déjà une plus grande décomposition. Les uns sont plus ou moins colorés en rouge-brique et en rouge chair, les autres sont jaunâtres avec différentes nuances de cette couleur. Ceux qui sont le plus décomposés ne ressemblent qu'à des agrégats de petits grains de quartz qu'on aurait soudés ensemble avec de la terre, mais avec une terre
qui se serait durcie; car malgré leur décomposition plus ou moins avancée , ils ont encore assez de consistance pour ne
pas céder à la seule pression de la main, même faisant effort. Il n'y a pas de doute que ce ne soit là la matière productrice des kaolins. Ces pierres ont été recueillies dans le voisinage du port qui est près de nous ; j'ai reçu en même temps du même endroit un échantillon très-petit, de la grosseur d'une noix à peu près; ce petit fragment m'a paru être soit du gneiss, soit un fragment de roches semblables. Je n'ai pu avoir de ce même endroit d'autres échantillons de ces espèces de roches, mais j'en ai reçu d'un autre lieu un assez grand nombre. Ces derniers ont été recueillis sur les bords de la rivière qui passe près du village où nous sommes; c'est à peu près à la même
latitude, mais beaucoup plus à l'ouest, près des montagnes. Du rivage de la mer il y a bien une douzaine de lieues. De ce même endroit on m'avait déjà apporté beaucoup de cristaux de quartz. Parmi, donc, les échantillons en question, il y en a
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un, je n'en doute pas, qui est un schiste talqueux : sa structure
feuilletée, ses reflets argentins, sa couleur verdâtre, mais par-dessus tout son toucher doux et onctueux, me le font penser. Quant aux autres échantillons, je suis bien plus embarrassé pour les déterminer ; car je ne puis dire si les petites lames brillantes ordinairement argentines, quelquefois
un peu verdâtres, dont ils sont remplis, sont du talc ou du mica; pour mon compte je crois volontiers qu'il y a de l'un et
de l'autre. Parfois j'ai remarqué une couleur verdâtre qui m'avait bien l'air d'indiquer de la chlorite. La plupart de ces échantillons n'ont point de forme stratifiée ; je n'ai trouvé que celui de schiste talqueux , dont je viens de parler, pour avoir ce caractère nettement distinct ; deux autres le présentent aussi, mais à un degré très-inférieur ; le reste ne forme que des masses compactes. La matière dominante que j'ai remarquée dans la plupart de ces pierres est le feldspath ; le quartz y est aussi avec une certaine abondance. Quelques-uns ont
une pâte indistincte et qui souvent ne paraît pas homogène dans toutes ses parties ; elles ont assez l'air de roches métamorphiques.
Je vous dirai en passant que le terrain où nous posons les pieds est un terrain dont la couche supérieure est une marne d'un bleu verdâtre ; cette couche est peu épaisse, du moins dans notre jardin, d'un mètre et demi à peu près ; plus bas on dit que c'est du sable imbibé d'eau et très-ébouleux , de manière que les Annamites ne peuvent venir à bout de pratiquer un puits un peu profond. Une chose bien certaine, c'est que ce terrain-ci est très-humide et malsain, et c'est d'autant plus désagréable que les maisons sont sans étage; elles n'ont que le rez de-chaussée en terre battue, c'est là qu'on habite ; ceci m'écarte de mon sujet, j'y reviens.
J'ai à parler d'un minéral très-important dans les arts et très-abondant dans ce pays-ci, c'est-à-dire que je veux vous entretenir un instant des minerais de fer. Toutes les espèces de fer oxydé rouge, à partir du fer oligiste rouge métalloïde jusqu'aux minerais terreux, se rencontrent avec une fréquence extraordinaire clans cette province - ci ; m'en a apporté des échantillons de tous les côtés. Les Annamites ne soupçonnent guère que ces substances renferment du fer. Ils ont été bien étonnés d'apprendre qu'en Europe on s'en servait pour en extraire cette espèce de métal. Ils con,
Minerais de fer.