Annales des Mines (1854, série 5, volume 5)
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BULLETIN.
trois faces différentes. Lorsque le four est chargé de minerai et de combustible, puis que le feu est bien allumé, on recouvre de terre la partie supérieure, et on abandonne le four à lui-même ; seulement on ajoute de temps en temps de la terre par-dessus,
lorsque la flamme tend à sortir. Cette opération dure de un jour et demi à trois jours, selon qu'on est plus ou moins pressé. Après le grillage, le minerai est réduit en petits fragments, dont les plus gros sont à peu près comme des grains de blé de Turquie ; cela fait, le minerai est préparé. Le fourneau qui sert
ensuite à traiter ce minerai n'est pas de grande dimension, car on ne charge parfois que o"°, i5 environ de mine ; mais pour
vous donner une idée plus exacte, je vais vous donner tant mal que bien la figure de ce fourneau. Nous avons ici dans la maison le fils d'un forgeron occupé à extraire le fer de la mine ; le fils lui-même a travaillé à eette opération, de sorte qu'il a pu me donner des renseignements exacts ; et pour que je puisse mieux comprendre, il a fabriqué en terre, dans le jardin, un four semblable à ceux dont on se sert pour l'espèce de métallurgie en question. La fig. 1, Pl. XI, présente la vue générale du four lorsqu'on est devant la porte P, et cette forme est à très-peu près celle d'un fauteuil (fig. 2). Le tout est en argile, b l'exception de la cavité inférieure, qui est muraillée de tous côtés et recouverte par de larges pierres granitiques. Au - dessus de cette cavité se trouve le creuset EVG , dans lequel s'opèrent les réactions. Comme l'indique la figure, la cavité est un peu enfoncée dans la terre. Je ferai observer que les mesures données ici ne sont point absolument strictes, parce que personne n'en a de fixes (1.). La fig. 2, Pl. XI, est une coupe verticale passant par AB; elle
partage le four en deux parties symétriques. 1K représente l'ouverture où s'introduit la tuyère; comme vous voyez, elle n'a (0 Le massif MIK (fig. a, Pl. XI) ne sert à autre chose qu'a préserver du feu la soufflerie qui se trouve très-rapprochée et vers le point S. Elle consiste en deux tubes en bois liés ensemble; ils ont tm,/to de haut, et l'intérieur peut avoir 0.25 de diamètre. On fait jouer des pistons dans ces tubes. Dans le bas se trouvent
les ouveriures pour laisser passage au vent et pour entrer et polir sortir, car il n'y a aucune soupape. La buse qui entre en I est beaucoup plus petite que
615 aucune inclinaison. Au fond du creuset se trouve une petite ouverture F par laquelle s'écoulent les scories. Lorsque cette ouverture vient à se boucher, on la débouche alors en introduisant par la porte P un fer recourbé qui peut pénétrer dans BULLETIN.
cette petite ouverture. Quelquefois les Annamites font un creuset un peu différent de celui qui est représenté ici ; il a une coupe horizontale plus ou moins elliptique ; le grand axe est alors de o',62, et le petit de o',4. Dans ce cas, il y a d'ailleurs deux souffleries et deux tuyères.
La fig. 3, Pl. XI, est aussi une coupe verticale, mais perpendiculaire à la précédente (fig. 2); elle divise parallèlement le fourneau en deux parties égales.
Une opération dure de deux à trois heures, suivant que les ouvriers sont plus ou moins habiles ; lorsqu'ils ont enlevé du creuset le massé, ils lui donnen t quelques coups avec un maillet
en bois : c'est, dit- on , pour le ramasser mieux ; puis ils le battent avec un marteau en fer. On m'a dit que pendant tout ce battage il ne sortait aucune scorie ; ce n'est pas étonnant puisqu'ils obtiennent du minerai de fer. Le battage s'opère à bras; les Annamites ne connaissent pas les marteaux mis en jeu par une roue hydraulique, et d'ailleurs ils se garderaient bien
de battre si fortement leur massé, dans la crainte d'en perdre quelque chose ; ils ont soin au contraire de bien tout ramasser. Je reviens sur le kaolin dont j'ai parlé précédemment. J'en ai reçu de nouveaux échantillons pris dans les environs de l'endroit où avait été pris le premier échantillon. C'est le même kaolin, seulement cette fois-ci j'ai remarqué quelques petites parcelles argentines de mica que je n'avais pas remarquées d'abord, et de plus j'ai appris que les Chinois achetaient en quantité de cette terre blanche, comme l'appellent les Annamites. Avant de la vendre, les Annamites la soumettent à une lévigation plus ou moins soignée, pour en séparer les petits cailloux dont elle est remplie; les Chinois l'emportent ainsi préparée dans leur Empire céleste. Des environs du même endroit on m'a encore apporté d'autres échantillons d'argiles; mais celles-ci n'ont pas le même degré de pureté que la pré-
cette ouverture et pénètre très-peu dans l'intérieur, de sorte que l'air du
cédente. L'une est d'un blanc encore passable, cependant
dehors peut communiquer avec l'ouverture de la buse méfie. Un seul homme fait jouer les deux pistons, lien tient un à chaque main. Cependant, souvent
ce n'est point ce beau blanc du kaolin précédent ; le quartz s'y
il y a deux hommes pour cela. Vous voyez que cette soufflerie est assez imparfaite, mais qu'il faudrait peu pour l'améliorer beaucoup.
trouve aussi en plus petits fragments, et peut-être aussi en moindre abondance. Une autre argile passe encore à un degré