Annales des Mines (1854, série 5, volume 6)
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LE CREUZOT N' 2.
EXPLOSION DU BATEAU A VAPEUR
COMMISSION CENTRALE DES MACHINES A VAPEUR.
RAPPORTS, ET AVIS DE LA COMMISSION SUR L'EXPLOSION DU BATEAU A VAPEUR
CIZEDZOT Re 2.
85 répété au mécanicien qui manoeuvra en conséquence, et une demi-minute après l'explosion a eu lieu. La chaudière est sortie violemment du bateau en brisant la carène, emportant des fragments du pont et elle est allée s'implanter, sans être retournée sens dessus dessous, mais en exécutant un quart de conversion vers la gauche, à 20 mètres de distance du bateau, sur la rive gauche du bras du Rhône, 2 mètres environ du bord de l'île. Un aide-chauffeur, qui était assis sur le pont vis-à-vis de la chaudière, a été projeté en l'air, pour retomber dans le Rhône ; son corps n'a pu être retrouvé; c'est la seule victime de l'accident. Le chauffeur de service a été légèrement brûlé par quelques grésillons en-
flammés, mais il n'a pas été atteint par la vapeur, pas plus
Dans sa séance du ii août 1854, à laquelle assistaient MM. Cordier, Combes, Thirria , Lamé, Lorieux , Lechatelier, Couche, Fournel, Callon , la commission, sur
le renvoi de M. le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, en date du 29 juillet 1854,
a pris connaissance des pièces concernant l'accident arrivé à bord du bateau à vapeur le Creuzot n° 2 , et elle a entendu la lecture du rapport suivant, rédigé par son secrétaire adjoint.
que le mécanicien. Au moment de l'explosion, le bateau s'est infléchi en deux,
l'eau a gagné rapidement la portion fracturée, et le bateau reculant à la dérive est allé se fixer à 500 mètres environ audessous du point où l'explosion avait eu lieu.
Telles sont les principales circonstances de l'accident du
13 mars /854.
Il n'a pas pu être fait de vérification du générateur. La chaudière à vapeur construite au Creuzot, il y a deux ans Dispositions et demi, fut éprouvée et timbrée en fabrique pour un timbre de tnéjaluesdiè de 3 atmosphères ; elle a depuis lors été rééprouvée à Lyon le avant l'accident. Cr1 mars /853.
Rapport de la commission de surveillance établie à Beaucaire.
Le /2 mars i854, le bateau à vapeur le Creuzot n° 2, appartenant à MM. Gezin , Bouillon et de, marchands de sel à Lyon,
est parti d'Arles, en remonte pour Lyon, avec un chargement de blé, riz, chanvre, vin, sel, etc., et il est allé stationner audessous de Roquemaure, au lieu dit le Vestidou (Vaucluse).
Le /3 au matin, vers sept heures, le bateau a repris sa marche en amont, et il s'est arrêté devant l'île située en face de Montfaucon (Gard), où il a été pris par les brouillards,
ce qui a nécessité un arrêt de trois quarts d'heure : à neuf heures environ, il a repris sa marche. A neuf heures un quart, le bateau était arrivé vis-à-vis la chapelle Saint-Martin (Gard), lorsque le patron de service ayant aperçu une sapine chargée de pierres qui descendait à l'encontre du bateau, et qui n'en paraissait éloignée que de 5o mètres environ, fit le signal : Doucement ! Ce signal fut
Le bateau le Creuzol le 2 fut permissionné à Lyon le 7 avril
suivant.
Le rapport de la commission de surveillance de Lyon pour la délivrance du permis de navigation n'est pas parvenu entre nos mains, mais une lettre de M. l'ingénieur des mines de Lyon nous apprend que ce rapport constate que la chaudière a été rééprouvée le 1" mars i853, et que la machine et la coque étaient en bon état de service. La chaudière ( fig. i, 2, 3, Pl. I) est tubulaire, et comprend quatre massifs de tubes correspondant à chacun des quatre foyers; elle se compose de deux parties distinctes : la portion d'avant qui correspond aux foyers, laquelle a 5',52 longueur et 2'.72 de hauteur ; cette portion de la chaudière a la forme d'un parallélipipède rectangulaire surmonté d'un demi-cylindre horizontal. La portion d'arrière a 2',37 de hauteur sur 3',87 de longueur ( longueur des tubes); elle a aussi