Annales des Mines (1854, série 5, volume 6)
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EXPLOSION DU BATEAU A VAPEUR
Sur les 26 tirants transversaux ou entretoises, une ligne entière composée de 12 tirants, et passant entre le troisième et le quatrième rang de tubes, pour relier les deux parois latérales à leurs bases, a été arrachée des attaches de droite. Tous ces 12 tirants ont été arrachés du flanc droit et contournés au-dessous de la chaudière : 5 ont été cassés au filetage, et la cassure indique un fer de qualité ordinaire ; les 7 autres ne sont pas cassés, mais leurs écrous de droite ont traversé la tôle de la paroi. Quant aux i/i tirants transversaux situés à om,o/t9 au-dessus des précédents, tous ont été faussés, à l'exception de celui qui longe la plaque tubulaire du foyer ; mais aucun d'eux n'a été cassé. Quant aux 57 tirants inclinés reliant le dôme au fond de
la chaudière, il y a lieu de les diviser en trois séries; une première série de 12 tirants, rattachant le dôme à l'arête de rebroussement A a complétement cédé ; un de ces tirants a été cassé net a om,o 10 de la fourchette supérieure, et les pattes
inférieures des ii autres ont été cassées, ou bien les rivets sont partis ; dans la deuxième série comprenant 15 tirants fixés sur l'arête de rebroussement B, il y a 7 tirants dont les pattes inférieures ont été cassées ; enfin les 12 tirants de la troisième série, fixés sur l'arête de rebroussement C n'ont pas souffert. Soupapes.
La soupape d'arrière a été enlevée et la boîte de la soupape a été rasée au niveau du dôme. La soupape d'avant a aussi été enlevée, mais d'une manière incomplète ; le siège de la soupape est resté, et un fragment de la boîte de d,25 de hauteur est resté sur une portion du pourtour.
- l'un des poids et
Le diamètre des soupapes était de
les deux leviers des soupapes n'ont pas été retrouvés. Le procès-verbal de réépreuve dressé à Lyon le
mars 1855, ne
mentionne pas les chiffres légaux de charge des soupapes, mais il résulte d'une vérification faite à Beaucaire, le 6 août 1855, par M. Blanc, membre de la commission de surveillance
de cette ville, que les deux soupapes étaient alors munies chacune de deux poids et leviers poinçonnés aux chiffres de 741,24 et l'A. L'un des poids retrouvé dans le Rhône, après l'explosion, nous a été représenté, et portait en effet le chiffre de 7/11,2/4 avec l'empreinte du poinçon.
LE CREUZOT IN° '2.
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Il y avait à, la face d'avant de la chaudière deux tubes indi Devant cateurs qui ont été brisés, mais trois des robinets d'alimenta- de la chaudiere. tion de ces tubes subsistent encore ; le quatrième, situé au sommet du tube de droite, a disparu dans l'arrachement de la chaudière.
Les trois robinets indicateurs subsistent encore intacts. Les ouvertures des foyers n'ont pas été dégradées, à l'exception de celle de droite où les deux petites portes inférieures ont été arrachées. La tôle des foyers ne parait pas avoir souffert; on remarque seulement deux boursouflures fort légères au foyer de droite, mais cette avarie peu importante semble tout à fait étrangère à l'accident. Mentionnons, au sujet des foyers, qu'une réparation avait été faite au deuxième foyer de gauche, et qu'on y avait mis deux pièces de tôle retenues par deux fers en équerre reliés eux-
Foyers.
mêmes par un fort boulon de om.,56 de longueur et de o'",05 de
diamètre. Aussitôt après l'accident, et lorsque la chaudière était encore submergée, on présumait que c'est à cette réparation qu'il fallait attribuer l'explosion ; mais il y a lieu d'observer que cette réparation est intacte et ne présente aucune avarie. Ce n'est donc pas là qu'il faut chercher les causes de l'explosion. Dans la vérification que nous avons faite de la chaudière, Causespresumées
le 12 avril, nous fûmes frappés de la forme du fond de la chaudière dans la région des tubes, forme qui présente trois arêtes de rebroussement, et qui s'éloigne tellement de la forme
de plus grande résistance, que tout l'effort de la vapèur doit se reporter sur les tirants plus ou moins inclinés qui relient le dôme à la paroi du fond. Nous fûmes ainsi conduits à penser que ces tirants avaient dû céder comme trop faibles.
Or ces 57 tirants, inclinés de o",05 de diamètre, sup. portaient , un effort de 11'0.5 au moins par millimètre quarré, avec la marche à 5 atmosphères de pression nominale (1). Dans des conditions pareilles, la rupture était imminente, et il est étonnant que ces tirants aient pu résister à l'épreuve (t) Dans le calcul de l'effort des tirants verticaux, on n'a tenu compte que de la portion du fond comprise entre les deux arêtes extrêmes de rebroussement; ce qui est évidemment un minimum.
de l'explosion.