Annales des Mines (1854, série 5, volume 6)
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DE L'INFLUENCE DU SOUFRE ET DU PHOSPHORE
SUR LES PROPRIÉTÉS DU FER.
Toutes les expériences entreprises à ce sujet par cet
habile métallurgiste ont été faites avec trop de soin pour les reprendre ; je ne ferai que rapporter ici une
D'après l'auteur, ce minerai renferme des traces peine sensibles de soufre et de phosphore. Minerais moyens.
opération faite en grand avec beaucoup de précaution qui concorde parfaitement avec les assertions de ce savant et qui, de plus, fait voir d'une manière évidente que l'opération métallurgique du traitement du fer, dans laquelle le passage du soufre dans le fer se fait le
plus fortement sentir et dans laquelle il faut surtout par suite tâcher de s'en préserver, est la fusion du minerai en contact du combustible minéral dans le hautExpérience
déterminant l'in-
fourneau. Dans le courant de l'année 185o, je traitai aux hauts-
fluence du soufre. fourneaux de l'Orme (Loire), exclusivement atout autre
minerai, celui de Privas (Ardèche), dont j'ai donné l'analyse (Annales des mines, t. XX , 1851). Ce minerai.
est un peroxyde de fer anhydre a aspect luisant onctueux au toucher, laissant sur les doigts un enduit gras de couleur rouge. Il est très-pur et Par suite très-propre
au fer d'excellente qualité. Pour s'en convaincre,
il
suffit de consulter l'excellent mémoire de M. Grutier, ingénieur en chef des mines, Sur le gisement et la nature de quelques minerais des environs de Privas et de Lavoutte (Annales des mines, 5' série). J'ai pris dans ce mémoire, pages 574 et 375, les ana-
lyses que je donne ci-dessous, qui font bien voir la grande pureté des minerais de Privas. Minerais riches.
Peroxyde de fer. Alumine. Carbonate de chaux. Silice et argile. Eau
Oxyde de manganèse .....
0,839 o,008 0,074 0,065 0,012
traces. 0,998
151
Peroxyde de fer.. Argile Cabonate de chaux, magnésie, etc
Eau, matière bitumineuse.
.
.
0,602 0,070 0,296 o,o32
4000
Nous trouvons encore à la suite de cette analyse, page 376 : «On a vainement recherché le soufre, et je n'ai pu découvrir que de bien faibles traces de phosphore. »
Je devais donc, vu la pureté exceptionnelle des mi-
nerais, mattendre à obtenir des fers de qualité bien supérieure à tous ceux fabriqués dans les environs. Malgré cela, le fer obtenu fut moyennement rouverin.
Il présentait à froid toutes les qualités du meilleur fer ; mou, à fibres noires et sans grains, il pouvait se plier et se replier dans tous les sens sans éprouver la moindre gerçure. A la couleur rouge cerise, au contraire, il était très- cassant et perdait toute espèce de ténacité. J'essayai alors si la gangue du minerai ne contenait
pas de sulfate de baryte ; car on sait, comme le dit Haüy (Traité de minéralogie , t. IV), que ce sel accompagne souvent les matières terreuses de cette espèce de minerai.
Pour reconnaître la présence du sulfate de baryte,
Recherche
je fis plusieurs attaques de minerai par l'acide chlorhy- sulfate Clienbaryte.
drique et fis bouillir longtemps les résidus dans une dissolution de carbonate de potasse. Au bout de deux heures d'ébullition , je filtrai et acidifiai la liqueur par l'acide chlorhydrique pour chasser l'acide carbonique du carbonate de potasse en excès. Je traitai ensuite