Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1854, série 5, volume 6)

19U

RAPPORT SUR LES MINES

secondaires n'ont que la hauteur que permet de leur donner la puissance de la couche, qui, toutefois, est le plus souvent supérieure à ce qui est nécessaire. A Zougouldak, dans une exploitation affermée à des mineurs croates, nous avons vu une magnifique galerie établie dans une couche de 4 mètres de puissance qu'elle em-

brassait dans toute sa hauteur, du toit au mur. A Coslou, dans les exploitations dirigées par MM. Bar-

kley, les galeries principales, dans une couche de cette même puissance environ, percées d'abord avec une hauteur de plus de 2 mètres, mais entièrement dans le charbon de manière à ne découvrir ni le toit ni la sole, ont été réduites à moins de 2 mètres et même en quelques points à im,5o, par la pression des roches encaissantes. Le choix entre ces deux systèmes devra

être dicté par la nature et la solidité de ces roches ; mais en général le système suivi à Zougouldak , bien qu'il exige des bois plus forts pour le soutenement , nous paraît préférable, les roches du mur des couches offrant en général aux cadres de boisage une base plus ferme et plus stable. Dans quelques mines ce mode de conduite des travaux souterrains a été légèrement modifié. La couche a été attaquée sur plusieurs points de ses affleurements par des galeries principales dirigées suivant le sens et l'inclinaison de la couche, puis ces diverses galeries ont été mises en communication par des tronçons de galeries transversales établies sans ordre, sans régularité et sans plan. Pour les couches verticales que nous n'avons vues en exploitation que sur un seul point, à Armoudjick, nous n'avons observé que des galeries principales ayant encore fort peu de longueur (ces travaux ne sont commencés que depuis peu de temps). Il de-. viendra plus tard indispensable, si l'on ne peut atta-

DE HOUILLE D'HÉRACLÉE.

193

quel' ces mêmes couches par des points situés à un niveau inférieur, de percer au sol de ces galeries horizontales des puits ou cheminées suivant la pente de la couche, dans lesquels le travail sera pénible et où il est à craindre que la proportion de charbon gros produit ne soit excessivement minime.

Dans toutes les mines que nous avons visitées les travaux d'exploitation consistent seulement dans des galeries principales ou transversales, percées en plus ou moins grand nombre et en général sans ordre, excepté dans celles de Coslou , où ces galeries sont un peu plus régulièrement espacées.

Les produits extraits se bornent au charbon abattu dans le percement des galeries. Dans aucune mine on n'emploie le travail par gradins droits ou par gradins renversés pour les couches inclinées, ou le travail par piliers plus ou moins espacés et par massifs longs que l'on enlève ensuite par un dépilage ou déhouillement postérieur ; les procédés ordinaires de l'exploitation des mines y paraissent complètement ignorés. On comprend quelle énorme quantité de houille une pareille méthode de travail doit laisser dans les mines, et quelle richesse minérale doit se trouver ainsi abandonnée, sans possibilité de la reprendre un jour. Nous devons dire cepen-

dant que nous avons vu à Coslou ( dans les travaux dirigés par M. Barkley) , l'entrée d'une mine complètement exploitée et abandonnée ; mais nous n'avons pu nous faire expliquer la méthode qui a été employée pour l'enlèvement de toute la houille, et nous avons lieu de croire que là, comme dans les autres mines, une portion notable du combustible minéral a été laissée dans les travaux abandonnés et perdue pour la consommation. Nous avons dit plus haut que les galeries d'exploitation, tant principales que transversales étaient ordi-

Étendue des champs sd'exploitation,