Annales des Mines (1854, série 5, volume 6)
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ANALYSE DES TERRES VÉGÉTALES,
DES AMENDEMENTS ET DES ENGRAIS.
de l'analyse minérale et organique , et laisser à d'autres le champ des expériences et de l'application.
depuis longtemps , a fait connaître la nature et les pro-
J'ai dû analyser, au bureau d'essai de l'École des mines, un assez grand nombre d'échantillons de terres végétales et de substances employées pour les amender ou les rendre plus fertiles. Par ces travaux et par l'étude des publications faites sur le même sujet, j'ai été con-duit à des méthodes d'analyses qu'il me paraît utile de faire connaître aux ingénieurs chargés de dresser les cartes agronomiques des départements. Je m'estimerai très-heureux si par cette publication je peux leur être de quelque utilité dans le vaste travail qu'ils vont entreprendre. Les méthodes que je propose sont en général assez longues, elles exigent des opérateurs assez habiles ; mais ce fait résulte de la nature même des substances -
qu'il s'agit d'analyser ; les éléments utilisables, tels que les alcalis, l'acide phosphorique, l'azote, etc..., sont presque toujours en faible proportion, et si leur dosage n'était pas fait avec exactitude, le but de l'ana-
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lyse serait manqué. Je me suies astreint à développer la série des opérations et à indiquer le but de chacune d'elles , bien plus qu'à donner les détails des manipulations, ces derniers étant bien connus des ingénieurs qui seront appelés à faire les analyses. Les Considérations générales sur la végétation. végétaux, considérés exclusivement sous le rapport de leur composition chimique, sont formés de substances organiques, de sels et de matières minérales. La nature et la proportion des composés organiques et minéraux est variable , non-seulement d'une espèce végétale à
l'autre, mais encore dans les différentes parties d'une même plante.
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L'étude chimique des végétaux, commencée déjà priétés d'un grand nombre des composés organiques du règne végétal ; il n'en est pas de même pour les composés minéraux : on sait bien quelles sont les substances qui sont indispensables à l'accroissement régulier des plantes, mais on ne connaît encore que trèspeu de faits certains sur leur état de combinaison chimique.
Dans l'état actuel de la science, on doit craindre que
cette incertitude ne soit encore de longue durée, car on ne peut déterminer les matières minérales d'une plante qu'après avoir détruit la substance organique
par un grillage. On perd dans cette opération une partie des éléments minéraux, et on change tellement leur état de combinaison chimique qu'il est impossible de reconnaître, par l'analyse des cendres, les composés minéraux primitifs. Les substances organiques contenues dans les végétaux renferment du carbone, de l'hydrogène, de l'oxygène , de l'azote, et probablement du soufre, .du chlore, du brome, de l'iode, du phosphore, etc. Les composés minéraux des cendres contiennent des alcalis , des terres alcalines, une sensible proportion d'alumine , des oxydes de fer et de manganèse , de la silice, de l'acide sulfurique , de l'acide carbonique et Même de l'acide hydrochlorique. Les végétaux peuvent puiser dans l'atmosphère et dans la terre les éléments des matières organiques ou minérales dont ils ont besoin pour leur accroissement,
et on doit chercher à déterminer d'abord quels sont les éléments fournis par l'atmosphère, quels sont ceux que les plantes doivent prendre à la terre. Il faudrait que cette question fût parfaitement résolue, pour Toi« VI, 185/1.