Annales des Mines (1854, série 5, volume 6)
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DES AMENDEMENTS ET DES ENGRAIS. ANALYSE DES TERRES VÉGÉTALES ,
pour un terrain donné et pour une culture déterminée, et à indiquer les proportions pour lesquelles la perte des Matières utiles serait très-faible. Je ne pense pas que ces expériences aient été faites,
et leur longueur découragera probablement les chimistes ; je n'ai insisté sur ce point que pour montrer qu'on ne doit pas attacher une importance trop grande
aux résultats absolus donnés par les analyses, et en même temps qu'il peut diriger les opérations de ma-
Division
du mémoire.
nière à obtenir des indications comparatives sur la facilité avec laquelle les matières organiques et minérales peuvent être décomposées. Les agents chimiques employés dans les analyses sont bien plus énergiques que ceux de la nature, et par conséquent les résultats obtenus, pour des matières de même nature, ne peuvent être comparables que si les analyses sont faites de la même manière. Mon mémoire sera divisé en trois chapitres. Dans le
premier, j'exposerai les opérations qui doivent être faites pour l'examen d'une terre végétale. Le second sera sera consacré aux eaux d'irrigation et de drainage. Dans le troisième, je considérerai l'analyse des substances employées comme amendements et engrais. CHAPITRE PREMIER,. DE L'ANALYSE DES TERRES VÉGÉTALES.
L'analyse d'une terre végétale ne peut être utile que si l'on a bien déterminé toutes les circonstances dans lesquelles la terre est placée, le mode de culture, la nature des produits obtenus. Il faut commencer par étudier sur place la situation géographique et géologique, l'exposition et l'inclinaison, les conditions de stagnation ou d'écoulement facile
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des eaux, les facilités présentées pour l'irrigation ou le drainage, l'épaisseur et l'homogénéité de la couche vé-
gétale, la nature du sous-sol, celle des roches sousjacentes dans lesquelles les racines des végétaux ne peuvent pénétrer , mais qui peuvent influer sur le régime des eaux. Il faut noter également la nature et la proportion des engrais et des amendements qui ont été employés depuis une certaine période. On doit ensuite prendre des échantillons de la terre végétale, du sous-sol, des eaux servant aux irrigations,
des eaux sortant des tuyaux de drainage, et de toutes les substances qui sont ou pourraient être employées pour rendre la terre plus fertile. Je m'occuperai spécialement, dans le présent chapitre, de la couche végétale. L'échantillon moyen est difficile à choisir, car d'un côté le sol est rarement homogène, et d'un autre côté la longueur des opérations analytiques s'oppose à ce qu'on prenne plusieurs échantillons dans le but de les soumettre séparément à l'analyse, pour prendre ensuite la moyenne des résultats. Il faut choisir dans la pièce de terre, d'après l'apparence et les produits des récoltes précédentes, la partie qui donne les résultats moyens, et prendre, autant que possible, pour l'essai toute la hauteur de la couche végétale. Il ne faut pas moins de quatre à cinq kilogrammes de terre pour les différentes opérations. La quantité nécessaire dépend, du reste, de la grosseur des cailloux et de l'hétérogénéité ; plus les cailloux sont gros, moins le sol est homogène, plus il faut en prendre un poids considérable.
Il est important de tenir note des conditions hygrométriques, et renfermer immédiatement l'échantil-
Prise d'essai.