Annales des Mines (1854, série 5, volume 6)
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DE LA CONSTRUCTION DES LOCOMOTIVES
flexibilité des appuis, flexibilité qu'on peut faire varier à volonté quand ceux-ci sont chargés par l'intermédiaire de ressorts isolés. Le mode de sus-
56. En France on se borne ordinairement, pour les machines
Peri°,1,':1.,(rietal,riee à roues couplées comme pour les machines à roues indépenou, les machines dantes, à appliquer à chaque fusée un ressort distinct. Lors même a roues libres.
qu'on se trouve,faute d'espace, dans la nécessité de renoncer à .cette disposition pour l'essieu d'arrière, on remplace ses deux ressorts longitudinaux par un ressort transversal unique , et on ne change dès lors rien au principe : l'indépendance de la suspension sur chaque essieu. Cette indépendance est très-avantageuse pour les machines à roues libres ; il importe, en effet, de pouvoir faire varier à volonté (55), suivant l'état des rails, la répartition du poids sus-
pendu sur les trois essieux, et par suite le poids adhérent, pour concilier autant que possible les exigences de l'adhérence avec celles de la stabilité de la machine et de la conservation de la voie. C'est ainsi qu'on a été conduit, sur quelques lignes,
TPdSPUISSANTES ET A PETITE VITESSE.
369 que le rail est plus fort et par conséquent moins flexible. Le bombement très-prononcé qu'on donne souvent aux nouveaux rails aggrave d'ailleurs cette concentration. 38. Les balanciers convenablement disposés permettent de Utilité suspension réaliser à coup sûr, dès qu'elle est possible (35), l'uniformité per- deàlabalanciers. manente de la répartition. Ils ont d'ailleurs un autre avantage, précieux aussi pour les machines très-puissantes, et par suite à chaudière d'un grand diamètre : c'est de s'accommoder facilement, par les combinaisons variées qu'ils admettent, d'un espace très-restreint, tout à fait insuffisant pour les ressorts indépendants. On leur reproche souvent d'entraîner, pour les longerons, des porte-à-faux excessifs ; cette critique est fondée pour certains modes d'application du principe, mais non pour le principe lui-même (PI. HI, fig. 5). Dans les pays où l'usage des balanciers s'est répandu, en Elle est plus utile pour les Allemagne par exemple, ils sont presque invariablement ap- encore machines d six
pliqués aux machines à quatre roues couplées, mais à elles roues que pour à quatre seulement. Cependant la condition (c) étant presque toujours celles roues couplées. facile à remplir à très peu près, l'application des balanciers
à adopter deux règlements de répartition distincts, l'un pour l'été, l'autre pour l'hiyer. Il ne convient 57. Il n'y a rien de semblable pour les machines à six roues pas auxmachines couplées ; il n'y a pour elles qu'une condition unique, l'unifora rou couplé, mité très-approchée de la répartition, dans l'intérêt commun de la machine et de la voie ; et surtout je le répète, si la machine est très-puissante. En supposant remplie la condition (c), l'égalité des pressions peut être facilement obtenue en plaçant sur un six-ponts
serait tout aussi motivée pour les machines à six roues que pour celles à quatre roues couplées ; plus même, parce qu'on est généralement, dans les premières, plus près de la limite de charge. Et d'ailleurs quand l'uniformité de la répartition serait impossible, c'est quelque chose encore que d'assurer une fois peur
la machine garnie. Mais cette égalité laissée ensuite à la discrétion du mécanicien, subordonnée au serrage trop fort ou trop
courir, et dont la description ne serait pas à sa place ici, je
faible d'un écrou, est à coup sûr gravement troublée dans la plupart des machines en service, qui ne sont réglées sur le six-ponts que quand une réparation les ramène aux ateliers. La surcharge à laquelle un essieu se trouve alors soumis peut certainement aller à n 112 ou e tonnes, ce qui est beaucoup quand il s'agit d'essieux dont la charge normale atteint déjà le maximum , toujours fixé largement. Il importe de remarquer que cette surcharge est un fait grave, même sur les voies trèssolidement constituées, à rails très -lourds ; car outre les phénomènes de flexion, il y a, sous de pareilles charges, ceux d'écrasement immédiat aux points d'application. Or, à charge égale, la surface initiale de contact est d'autant plus petite, et par suite la concentration des pressions d'autant plus grande,
toutes sa permanence, et que de savoir au juste où l'on est pour la pression par paire de roues. Parmi les combinaisons très-variées auxquelles on peut reme borne à en indiquer une (fig. 5) qui paraît de nature à fixer
l'attention des constructeurs. Je renvoie d'ailleurs aux notes placées à la suite de ce mémoire (1), quelques détails plus circonstanciés sur ce sujet.
59. Même en mettant à profit les avantages de ce Même avec les balanciers, on ne mode de suspension, on ne peut admettre des ma- peut dépasser 36 tonnes pour
le
chines de plus de 56 tonnes, car la limite de 12 tonnes poids des machines. par paire de roues est déjà élevée ; et dès lors, tant que le diamètre des roues ne dépasse pas Im,5o environ, il n'y aurait pas d'intérêt à atteindre pour la surface (1) Voir la note G,