Annales des Mines (1854, série 5, volume 6)
Page : Image 177
Révision de 5 févr. 2015 11:10:32, edited by Anonymes
574
DE LA CONSTUCTION DES LOCOMOTIVES
L'impossibilité de réaliser, avec un châssis rigide, la puissance véritablement nécessaire, eût été un argu-,
ment sans réplique : mais si cet argument est détruit, sur quel autre peut-on se rabattre? quels sont les avantages à opposer à des inconvénients nombreux, dont plusieurs sautent aux yeux? 1.0 Inconvénients Plus une machine est complexe, plus évidemment generaux de la soed elle est sujette à faire aux ateliers des apparitions fiéder. quentes et prolongées. Une locomotive du système Engerth y entrera non-seulement pour le compte de la machine proprement dite, mais aussi pour le compte des diverses parties solidaires avec elle, qui constituent dans les machines ordinaires le tender séparé. Il est clair que le mode d'articulation et d'accouplement par engrenages multiplie les chances de dérangements et (l'avaries. L'appareil à engrenages, dit-on, se comporte bien jusqu'à présent au Semring. Soit; mais n'est-ce pas parce que sa mise en action est très-rarement né-, cessaire , par suite de la charge habituellement incomplète des machines, et qu'il ne fonctionne guère, jusqu'à présent, qu'à titre d'expérience? lcilddanrei t
ime
42. On compte si peu, du reste, sur la valeur de l'adhérence dans cet expédient, ou bien on croit si peu ( et peut - être les machines en
Impossibilité d'utiliser toute
construction pour le chemin du Nord.
bien à tort) à la nécessité d'utiliser, au moins de temps à autre, l'adhérence du train articulé, qu'on s'est interdit, dans les machines en construction à Esslingen pour
le chemin du Nord, la possibilité même d'accoupler deux des essieux du train articulé, qui aura six roues. Les deux roues antérieures seulement auront le même diamètre que celles du châssis fixe (im,5o) , et pourront recevoir le mouvement de rotation au moyen de l'en-
grenage à embrayage mobile. A quoi bon, dès lors, l'unité de la machine et du tender, quand elle aboutit
TPÈSPUISSANTES ET A PETITE VITESSE.
575
seulement, pour l'adhérence , à perdre sur le poids de la machine autant ou plus qu'on ne gagne par le poids de l'approvisionnement? Ne se trouvera-t-on pas parfois, faute d'adhérence, dans l'impossibilité d'utiliser à beaucoup près l'énorme puissance dynamique correspondante, même avec une vaporisation peu active, à une surface de chauffe de plus de i8o".2 et à une pression de 8 atmosphères? 45. Il en est du reste de la suppression du tender Limites dans les. la réunion spécial, comme de beaucoup d'autres mesures, parfaite- quelles de la machine et du tender_ est moment fondées dans les circonstances auxquelles on les tivée quand il ne pas d'augapplique d'abord , mais dont l'extension dégénère en- s'agit menter l'adhérence. suite en abus. La machine-tender est très -convenable pour les faibles puissances et les petits trajets. Le diamètre et la longueur de la chaudière sont peu considérables, l'approvisionnement peu volumineux; tout cela s'installe facilement sur un même véhicule, sans encombrement, sans gêner la conduite de la machine, sans
dérober le mécanisme aux yeux du conducteur ; économise un véhicule, on simplifie les manoeuvres de mise en téle , considération qui a son importance pour
un service de banlieue, dont les départs se succèdent souvent à des intervalles très - rapprochés. Mais pour des machines de force moyenne, et à plus forte raison pour celles d'une grande puissance, la suppression du tender séparé n'a plus que des inconvénients sans compensation. A peine suffisant déjà pour la machine seule, l'espace est encombré par des caisses à eau aussi gênantes pour l'examen des diverses pièces de la ma-
chine en marche, et pour le graissage, que pour les réparations aux dépôts et aux ateliers. A ces inconvénients s'ajoute quelquefois ( comme dans les machines tender à quatre roues couplées, commandées pour une des lignes en cours d'exécution) celui d'une charge tout