Annales des Mines (1854, série 5, volume 6)
Page : Image 200
Révision de 20 janv. 2015 11:42:18, edited by Anonymes
420
Terrains secondaires.
ET DES CÉVENNES OCCIDENTALES.
GÎTES MÉTALLIFÈRES DE LA LOZÈRE
ils paraissent cependant en relation avec quelques-uns de ceux que nous décrirons bientôt. Il n'entre pas dans le cadre de ce travail, de faire une étude détaillée des terrains secondaires de la Lozère. Cependant le prolongement des gîtes métallifères dans ces terrains, nous oblige à faire une esquisse rapide de leur ensemble. Nous n'avons d'ailleurs à parler que de la limite ouest des terrains cristallisés (1). Cette limite passe approximativement par Meyrueis , Barre, Florac , Saint-É lienne-du-Vaidorinez, et Mende. A l'est de cette ligne, sont les terrains cristallisés et, à l'ouest, commencent les Causses, qui se continuent, dans cette direction, j asque dans l'Aveyron, où ils constituent l'immense plateau du Larzac. Les profondes découpures de ce plateau se retrouvent dans toute l'étendue. de ces formations secondaires, et les gorges étroites où se précipitent le Tarn, le Tarnon et la Jonte, rappellent, par
Quelques mots seulement sur les caractères généraux de ces diverses formations.
leurs coupes sèches et hardies, les bords abruptes et
formation.
décharnés du Tarn, aux environs de Milhau. Grâce à ces
La formation du trias est peu développée dans la Lozère ; sa puissance augmente en descendant vers le Gard ; mais encore là on n'observe que certains termes. Le seul point où nous l'avons pu observer, c'est dans la région comprise entre Fraissinel-de-Fourques, Barre, Rousses et Le Pompidou. Si, à partir de là, elle se déve-
loppe vers le sud, elle disparaît vers le nord, déjà à la hauteur de Florac. Voici l'ensemble qui représente le trias dans cette région.
A la base, directement appuyée sur les schistes, sont des couches d'un poudingue ou conglomérat assez grossier : les éléments sont du sable fin , de gros frag-
ments de quartz blanc, des débris de schistes ; trèssouvent du feldspath et du mica, enfin, les débris des schistes et du granite sur lesquels repose cette
A ce poudingue succèdent des couches de grès
accidents naturels, la superposition des divers étages
grossier, se délitant très-aisément à l'air, souvent im-
secondaires est mise à nu, le long de tous les cours d'eau qui descendent de la Lozère, pour gagner, vers l'ouestsud-ouest, les eaux de l'Océan.
prégnés d'oxyde de fer. Ces couches se retrouvent
En suivant la ligne limite tracée plus haut , retrouve presque partout tous les termes de la série du lias et de l'oolite, et le trias dans la partie sud. (I) Nous ne dirons rien du terrain houiller, ni des terrains secondaires qui, à l'est, limitent les terrains cristallisés ; nous avons tracé sur notre carte les limites de ces formations d'après celle de M. Émilien Dumas, et cela, dans le but surtout d'indiquer les distances auxquelles les gîtes métallifères se trouvent des combustibles.
plus constamment que le poudingue de la base : elles forment ainsi un horizon géologique très-facile à suivre et qui permet de tracer, à distance, la limite des terrains secondaires avec les terrains cristallisés. Au-dessus de ces grès, viennent des calcaires siliceux également pénétrés d'oxyde de fer, puis une couche ar-
gileuse, noire, bleue, violacée ou grise, où sont couchées de petites plaques d'un lignite très-dur, très-cassant, brillant comme du jayet.
Enfin, des calcaires siliceux, alternant avec des marnes micacées, feuilletées, à cassure anguleuse
Formation
du trias.