Annales des Mines (1854, série 5, volume 6)
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57.2.
DÉCOUVERTE DE LIGNITE.
SUR LA CÔTE DE MADAGASCAR.
de la mer, des couches abruptes, d'une hauteur de
baisse insensiblement jusqu'au niveau de la mer. A l'est de la pointe d'Angadouka , les roches d'origine ignée
8o mètres, qui sont à peu près horizontales et qui s'inclinent lentement de l'ouest à l'est. Parmi ces roches
on distingue surtout des grès d'un grain fin et serré qui sont quelquefois d'un rouge pourpre. Ils contiennent accidentellement de l'hydroxyde de fer. Au niveau de la mer, ces grès sont supportés par des couches blanchâtres, friables, dures au toucher, peu sonores sous le
marteau, qui sont des marnes argileuses : c'est entre ces couches qu'on voit apparaître plusieurs veines de lignite fibreux ayant au plus i centimètre d'épaisseur moyenne. Dans le voisinage de ces marnes argileuses et en stra-
tification concordante avec elles, on rencontre ensuite
des argiles noires schisteuses qui se délayent dans l'eau, tachent les doigts et deviennent grises par l'exposition à l'air. Sur quelques roches, il y a, en outre, des efflorescences de sels blanchâtres, très-solubles, d'une saveur âcre et piquante ; ce sont des sulfates qui résultent de l'action exercée sur les schistes par l'acide sulfurique provenant de la décomposition des pyrites. Lorsqu'en longeant la côte on s'avance vers le nord, les grès deviennent quelquefois noirs et ils contiennent du lignite un peu plus brillant. Vers la pointe d'Angadouka , la falaise atteint sa plus grande hauteur, et on y trouve des veines de lignite qui sont plus nombreuses, mais cependant encore assez minces : en outre, le grès rougeâtre devient plus dur, et il est facile de reconnaître qu'il a été modifié par des roches d'origine ignée qui y forment des filon En se tenant à l'est de la pointe, on suit encore les
veines de lignite qui sont toujours minces et nombreuses; à i mille environ de la pointe, la falaise 'a-
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sont d'ailleurs plus apparentes: elles présentent des coulées et elles ont rempli des fentes qui sont dirigées du nord au sud. La troisième pointe dans la partie Est de la baie de Baratoubé a également été explorée par les officiers de la Jeanne-d'Arc dans l'excursion du 4 novembre 1853. Elle est formée par un terrain qui paraît plus riche en lignite que celui de la pointe d'Angadouka , mais dont la composition minéralogique est à peu près la même. Les couches s'élèvent à 8 ou io mètres au-dessus du
niveau de la mer et leur stratification est très-nette elles s'inclinent du S.-0. 1/4 S. au N.-E. 114 N. On y retrouve les grès d'Angadouka ; toutefois ces grès sont plus durs ; ils sont rouges à la partie supérieure, tandis qu'à leur partie inférieure ils sont violacés, grisâtres ou
blanchâtres. Vers le bord de la mer, les couches sont plus argileuses et elles contiennent du lignite léger et brillant. Sur le sol et au bas de la pente du terrain, du côté du N.-E. 1/4 N., on rencontre des schistes argileux, ardoisiers, puis un grès rouge brunâtre, à cassure conchoïde, à structure compacte et grenue.
Le grès contient quelques de l'oxyde de fer en rognons. Sur certains points, les schistes ont été soumis à une action ignée. C'est au bord de la mer que M. Janet a creusé une galerie horizontale ayant 4 ou 5 mètres de longueur sur 3 mètres de largeur et 2 mètres de hauteur. A la partie supérieure de cette galerie est un grès très-dur, gris blanchâtre. A sa partie inférieure, il y a une couche d'argile assez régulière ayant 1 mètre d'épaisseur et courant du S.-0. 1/4S. au N.-E.1/4 N.; cette argile est
Baie
de Baratoubé.