Annales des Mines (1855, série 5, volume 7)
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DESCRIPTION DES MINES
ET USINES DE LA LOZÈRE.
des employés de toutes sortes, l'absence d'un direcCHAPITRE PREMIER. MINES ET USINES DE VIALAS ET VILLEFORT.
Les gîtes métalleres de la Lozère , en général, et mines de Violas ceux de Vialas et Villefort en particulier, présentant et N'Inaud presque toujours du minerai à la surface même, ont dû être exploités au moins superficiellement, il y a fort Introduction historique sur les
longtemps. On n'a cependant rencontré que des indices incertains d'exploitation par le feu, dans quelques-uns des anciens travaux de Vialas. Toutefois, d'anciens documents permettent de supposer que déjà au XII' siècle les évêques de Viviers et leurs inféodés, les comtes de Toulouse, retiraient annuellement de notables quantités d'argent des mines du Gévaudan. Depuis ces temps reculés, des mineurs allemands et piémontais ont souvent exploité les divers gîtes pour alquifoux qu'ils vendaient aux potiers ; mais leurs travaux n'ont jamais eu ni continuité ni durée.
Dans la première moitié du XV1IP siècle, des sociétés de Paris et de Lyon reprirent les exploitations partielles de Bayard, la Garde, etc., y établirent des boyards à bras et quelques petits fourneaux avec soufflets de forge. Mais ce n'est guère que vers 1768 Ou 1769
teur capable sur les lieux, et l'on s'expliquera pourquoi en 1774 ou 1775 les travaux étaient dans une langueur désespérante et pourquoi de nouveaux appels de fonds trouvaient si peu de souscripteurs. Les exploitants de 1769 à 1775 étaient des gentils-
hommes peu au fait d'entreprises pareilles, qui se brouillèrent à plusieurs reprises par suite du désordre de leur administration ; les fonds peu considérables dont ils pouvaient d'ailleurs disposer furent rapidement épuisés, non pas tant encore sur les mines que dans les travaux inutiles entrepris à Roquemaure. En 1775, ces gentilshommes s'associèrent avec des
négociants de Lyon, dont les uns, leurs créanciers, entraient sans autre apport que leurs créances et les autres comme bailleurs de fonds ; mais ceux-ci se retirèrent frauduleusement, et en 1774 , l'affaire fut suspendue pendant deux' ans , avec des dépenses et des dettes considérables. L'affaire fut reprise en 1776 ou 1777. M. le marquis
de la Rivaux, resté seul des anciens exploitants, ob-
tint, par arrêt du conseil d'État du 8 juin 1776, la concession temporaire de ces mines exploitées jusque-là sur permission provisoire. Il vendit cette concession à une compagnie de Paris moyennant 154.585 francs (1).
que de nouveaux entrepreneurs attaquent plus hardi-
Cette somme pouvait couvrir à peu près les dépenses
ment les gîtes des environs de Ville fort. Malheureusement une direction habile manqua totalemen tau début de cette entreprise. Avant d'avoir, même superficiellement, exploré les gîtes à exploiter, on avait
faites jusque-là, mais elle était singulièrement exagérée, eu égard aux travaux alors exécutés. En se réorganisant, l'entreprise prit une nouvelle activité. Un
construit une fonderie, et sur les bords du Rhône, à Roguemaure , c'est-à-dire à 6o ou 65 kilomètres des mines, avec des chemins le plus souvent à peine praticables aux mulets. Qu'on joigne à cela la multiplicité
comité des principaux intéressés fut établi à Paris pour (i) Des décrets impériaux de i805 et 1808 autorisent cette cession et augmentent la durée de la concession, qui devient perpétuelle par la loi de 181o.