Annales des Mines (1855, série 5, volume 7)
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ÉTABLISSEMENT DE LA VOIE.
CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE.
n'ait pu détruire l'impression produite parun essai isolé, incomplet, et insignifiant aujourd'hui par le seul fait de l'ancienneté de sa date. C'est cependant ce qui est ar-
rivé jusqu'à présent ; des préventions fondées sur un argument si peu valable ont conspiré avec l'habitude, et avec une espèce d'indifférence systématique à l'égard des chemins de fer allemands, regardés chez nous
en quelque sorte comme des voies ferrés d'un ordre inférieur, calquées sur celles du Nouveau-Monde. C'est un préjugé, injuste en lui-même, fâcheux par
ses conséquences. Les voies de la Prusse, du Hanovre, etc., peuvent être citées parmi les meilleures qui existent. Leur excellent état tient sans doute en partie à des causes locales, au nombreux personnel d'entre' tien, à l'activité modérée du trafic ; mais le principe même de leur construction y entre certainement pour une grande part. C'est ce que l'expérience prouvera très-probablement aux ingénieurs qui ne reculeront pas devant les petites difficultés inséparables d'un changement dans le mode de construction, et par suite clans les méthodes d'entretien. L'avantage iq8. On attribue quelquefois au rail américain un avantage de la long,,. qui n'est rien moins que réel. C'est de réduire, toutes choses
de la réduction
des Perlées, égales d'ailleurs, la longueur effective des portées : le rail s'appar suite de la suppression plique en effet sur la traverse dans toute sa largeur, mais on des coussinets, n'est nullement fondé pour cela à considérer la portée comme qu'apparent' réduite à l'écartement dans oeuvre des supports. Ce serait attri-
buer à ceux-ci une stabilité latérale qu'ils sont loin de posséder; ils s'inclinent vers la charge, et cet effet doit même être plus prononcé dans ce système que pour les traverses sabottées, auxquelles la charge est toujours appliquée à peu près dans le plan moyen, surtout avec le coussinet à semelle convexe. On devait donc, jusqu'à preuve du contraire, voir dans le mouvement alternatif de la traverse autour de son axe, une cause toute spéciale de dérèglement de la voie, et tout
au moins une charge pour l'entretien. L'expérience indique
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que ces effets n'ont pas la gravité qu'on pouvait leur supposer; mais tout ce qu'on peut dire, c'est qu'ils ne constituent pas une objection contre le rail américain, et on ne peut songer à voir dans la plus grande longueur de sa portée sur la traverse un nouvel argument en sa faveur.
199. Rappelons en terminant cette comparaison,
car en pareille matière c'est toujours à l'observation directe qu'il faut en revenir, que si le rail à deux champignons est aujourd'hui délaissé en Allemagne, c'est à bon escient. Le rail symétrique a été expérimenté largement sur un grand nombre de lignes; le rail à champignons inégaux l'a été lui-même sur les chemins de Dusseldorf à Elberfeld, de Berlin à Potsdam, de Westphalie, etc.... L'un et l'autre disparaissent rapidement et font place au rail américain ; et c'est en ce moment que le second est adopté en France
pour quelques lignes importantes, qui, à l'unanimité des chemins allemands, ne peuvent guère opposer que l'exemple du chemin du Taunus.
Sans insister davantage sur la supériorité amplement démontrée , selon moi , du rail américain , je passe à l'examen des proportions qu'il convient de lui donner.