Annales des Mines (1855, série 5, volume 7)
Page : Image 297
Révision de 7 févr. 2015 23:51:45, edited by Anonymes
578
APPLICATION DU TÉLÉGRAPHE DE M. BONELLI
AU SERVICE DES CHEMINS DE FER.
renient mécaniques de cette grande industrie ont été portés à un degré de perfection relative que n'atteint pas encore l'art de les mettre en oeuvre, c'est-à-dire l'exploitation proprement dite. C'est un fait que j'énonce, ce n'est pas une critique ; les efforts et l'intelligence n'ont pas plus fait défaut à une branche qu'a l'autre ; mais la première n'avait qu'a emprunter à la, mécanique industrielle et à s'approprier, en les per-
protectrices assez complet pour qu'elles puissent , au besoin, se suppléer mutuellement, et qu'une collision, notamment, ne puisse pas avoir lieu sans le concours de plusieurs culpabilités. Rien ne serait donc moins fondé que l'indifférence systématique à l'égard des principes nouveaux. On ne doit les rejeter qu'après avoir discuté non-seulement les avantages souvent fort exagérés que leur attribue l'optimisme tout naturel de leurs auteurs, mais aussi les applications plus restreintes auxquelles ils paraissent se
fectionnant, les fruits d'une longue expérience. Dans la seconde, tout était à créer. On a beaucoup fait, mais il reste encore beaucoup à faire ; le but à atteindre maintenant est de sortir d'une situation telle que la négligence d'un seul des nombreux agents qui concourent à la surveillance, puisse causer un désastre.
C'est là qu'est le mal. L'opinion a cru à tort le trouver ailleurs. Elle s'étonne, après un accident, de voir la justice ne frapper souvent que quelques agents subalternes. Il est cependant dans la nature des choses que les coupables se trouvent seulement parmi les instruments immédiats de l'exploitation. Les ingénieurs, les agents supérieurs doivent au public une organisation du service aussi bonne que possible, un personnel exercé,
une active surveillance. Ils encourent d'ailleurs, dans tous les cas, la responsabilité civile qui ne les atteint, il est vrai, qu'en apparence ; mais faire remonter nécessairement jusqu'à eux la responsabilité personnelle serait à la fois une injustice et un fort mauvais calcul. Un tel système n'aboutirait qu'il faire déserter, par les hommes
les plus capables, un poste devenu intolérable, puisqu'un dévouement absolu aux devoirs qu'il impose ne suffirait plus pour protéger leur liberté constamment menacée. Ce n'est pas à une violation des principes fondamentaux de la responsabilité qu'il faut demander des garanties nouvelles, mais à un système de mesures
579
prêter.
Dans les idées de M. Bonelli , son télégraphe devrait être établi sur toute l'étendue de la voie ; il l'envisage non-seulement au point de vue de la correspondance des trains, soit entre eux, soit avec les stations, mais comme pouvant aussi suppléer le télégraphe ordi-
naire. Il suffirait que le support en porcelaine eût plusieurs rainures et reçut autant de barres, remplaçant les fils. La barre affectée à la correspondance spéciale des
trains s'élèverait au-dessus des autres, et serait seule atteinte par l'armature fixée au wagon. La faculté de com-
munication' des trains entre eux serait utilisée suivant des règles que l'auteur ne s'est pas attaché à formuler d'une manière précise : lacune regrettable, car la première condition en pareille matière est d'offrir à la discussion une base nettement définie. Il ne suffit pas que la possibilité de tirer parti d'une idée nouvelle soit probable ou même évidente; il faut aussi caractériser dans tous ses détails la nature et les limites de son application , la suivre dans toutes ses conséquences. Voici comment je concevrais cette application
D'abord, l'établissement du télégraphe de M. Bo-