Annales des Mines (1855, série 5, volume 8)
Page : Image 151
Révision de 24 janv. 2015 16:37:23, edited by Anonymes
NOTES SUR L'EXPLOITATION DES MINES
DANS LE NORD DE L'EUROPE.
métriques, tenant en moyenne 25 à 5o p. loo de plomb et 4 1/2 à 5 millièmes d'argent. D'après les renseignements qu'a bien voulu me donner M. Sewen , directeur des mines, pour obtenir cette production, on consomme 5. 000 stères de bois (à 1',22) et 25 quintaux métriques de poudre. Si l'on admet que
On sait d'ailleurs (voir mon précédént mémoire sur les gîtes métallifères de la Scandinavie) que les gîtes de Kongsberg diffèrent notablement des autres mines
980
les 3. 000 stères de bois aient produit un abatage de 2.000 mètres cubes de roche massive, il reste 2.500 mètres cubes qui auront été abattus à la poudre (environ 1.200 mètres cubes en galerie et 1.3oo mètres cubes en chambre), et qui auront donné lieu à une
Mines d'argent de Kongsberg.
consommation moyenne de 1 kilogramme de poudre. Les dépenses annuelles de l'établissement s'élèvent à environ 13o. 000 francs, et les bénéfices nets sont de 20 à 3o,000 francs. Les mines de Kongsberg ont été découvertes en 1623 par un jeune paysan ; ce sont en Scandinavie les seules
exploitations de minerai d'argent proprement dit ; ce métal est l'unique produit que l'on recherche. A la vérité, on obtient dans la fusion un peu de plomb et de cuivre, mais en quantité insignifiante et d'une manière
indirecte, par suite de l'addition de minerais plombeux et cuprifères, que l'on fait intervenir dans le traitement métallurgique, et qui sont d'une autre provenance. Dans les minerais de Kongsberg , l'argent se trouve, ou à l'état natif, ou à l'état de sulfure ; et, soit dans l'exploitation, soit dans la préparation mécanique, on ne se préoccupe nullement de la minime quantité de galène qui s'y trouve mélangée. Dans les mines de la Suède, telles que Sala, Hellefors , etc., l'argent forme le produit principal de l'exploitation, mais il est constamment associé à de la galène accompagnée de quelques autres sulfures plombifères, et le plomb forme un produit trop important pour qu'on puisse le négliger.
281
métalliques de la Scandinavie, et constituent des veines analogues aux filons, c'est-à-dire formées par le rem-
plissage de fentes préexistantes et non parallèles à la stratification. Il en existe une multitude aux environs de la petite ville de Kongsberg , principalement sur la rive droite du Lauven-Ely; les travaux fort nombreux dont ils ont été l'objet, à différentes époques, se trouvent exclusivement dans les parties où ces veines traversent certaines couches de schistes cristallins, micacés et amphiboques , qui sont imprégnées de sulfures métalliques, de fer, cuivre et zinc, et que, depuis fort longtemps, on désigne par l'expression de fahlbandes. Mais
actuellement les travaux d'exploitation ont lieu seulement dans la montagne de Store-Aasen, située à l'ouest de Kongsberg ; ils sont limités à trois filons, et seulement à la partie de ces filons qui est comprise dans la fahlbande la plus large et la plus chargée de pyrites. Les deux milles les plus importantes, celles du Roi et des Pauvres, communiquent ensemble, et se trouvent sur deux filons très-rapprochés l'un de l'autre ; la troisième mine, celle du Secours de Dieu, est ouverte sur un filon situé un peu plus au nord. Dans l'exploitation de Kongsberg on a suivi les mûmes errements que dans les autres mines de la Suède et de la Norwége : on n'y voit pas, il est vrai, d'aussi vastes chambres qu'à Sala et Falun, mais on a donné aux galeries de communication et aux chantiers d'abatage des dimensions disproportionnées avec l'épaisseur des veines, qui sont généralement très-minces. A la vérité, il y a souvent plusieurs veines rapprochées les unes des autres, et on les exploite comme si elles
Disposition
des travaux souterrains.