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Annales des Mines (1855, série 5, volume 8)

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ESSAI SUR LA GÉOLOGIE DE NOSS1-BÉ.

manière à former un pavé à gradin. Plus loin, à la pointe

d' Ampirein, l'extrémité dénudée des colonnes basaltiques forme une vaste plate-forme qui, par sa régularité, ressemble à un pavé en mosaïque.

Au-dessus de cette coulée se trouve un dépôt de même nature que celui qui constitue le plateau d'Hellville. C'est un tuf volcanique, rougeâtre ou rosé, parsemé de grains blancs ou grisâtres, régulièrement stratifié, d'une profondeur considérable ; ce dépôt semble s'étendre jusqu'aux montagnes qui dominent l'A ndrian. La régularité du plateau de Tafiambiti, incliné est et ouest sous un angle de 100 à 12°, est très-remarquable. Dans divers endroits la couche de tuf est coupée par des filons d'argile rougeâtre ; clans d'autres, par une roche calcaire coquillifère, bien différente de celle qu'on rencontre parmi les schistes de Loucoubé. Ce calcaire est très-dense, à grains fins, d'un aspect saccharoïde ;

on y reconnaît à peine les débris de coquilles, et ce n'est qu'a l'aide d'une loupe qu'on peut voir les tours de spires des planorbes microscopiques dont la masse de cette roche est composée. Ce qui caractérise surtout cette formation, c'est la présence de nummulites très-bien conservées qu'on ne rencontre dans aucun des calcaires des autres étages.

Un autre caractère, non moins important, c'est que cette couche n'est pas submergée comme celle de Loucoubé et de plusieurs autres parties de l'île , mais commence bien au-dessus du niveau de la mer et continue

à s'étendre en s'élevant comme le plateau dont elle fait partie (1).

Ii

(1) 11 est vraisemblable que le terrain duquel il est question ici n'est pas le terrain nummulitique; car la note suivante de d'Archiac montre qu'on trouve sur les côtes d'Afrique un

ESSAI SUR LA_ GÉOLOGIE DE NOSSI-BÉ.

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Telle est, en résumé, la partie orientale de la formation volcanique. Il me reste maintenant à examiner les

particularités de la partie occidentale et centrale de cette formation. D'une manière générale , toute cette partie présente

à sa surface une couche de matières arénacées, mêlées dans quelques endroits de rapillis disposés par couches régulièrement stratifiées ; cependant elles sont

quelquefois traversées par la formation trapéenne et trachytique que nous avons signalée entre Arnbalaoncou , Vouririki et Facène. C'est surtout aux environs des anciens cratères d'éruption que cette dernière disposition se présente ; ainsi elle s'observe aux environs des trois cratères d' Angourou Karani , auprès de ceux calcaire bien plus récent dans lequel il y a des fossiles res-

semblant beaucoup à des nummulites. u Une roche de la côte de Mozambique que M. le docteur Bianconi de Bologne m'a envoyée y il a quelques années et qui » avait été rapportée tout récemment de ce pays par un voyageur naturaliste, m'a offert les caractères suivants : » Calcaire grossier, gris blanchâtre , peu solide souvent » même friable, composé de petits grains de calcaire spathique » et surtout de corps organisés lenticulaires, presque toujours » aussi spathiques, ayant la plus grande analogie, quant à leurs » dimensions, à leurs formes et à leur aspect extérieur, avec » la Nummulites garansensis Leym. (d'Arch. monog. des nummulites, P1. III, fig. 6, 7), mais ne présentant point à l'intérieur les caractères des Nummulites, c'est-à-dire une spire cloisonnée, simple, continue, dont les loges sont enroulées dans » un même plan. Ici les loges sont disposées comme dans les Or» bitoïdes, ou empilées les unes sur les autres de chaque côté du plan médian, et séparées par des cloisons perpendiculaires ou inclinées sur ce plan. C'est donc une véritable Orbitoïde, quoique dans la coupe transverse on puisse prendre » encore ces dernières cloisons pour les grands canaux d'une ,

Nummulites garansensis. Cette roche est d'une formation » tertiaire sans doute peu ancienne, mais il y aurait de la » présomption à vouloir fixer son âge avec ces seuls carac» tères.