Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1855, série 5, volume 8)

Annales des Mines (1855, série 5, volume 8)

Page : Image 241

Révision de 9 févr. 2015 02:10:14, edited by Anonymes

46o

D'AGORDO (HAUTE-VÉNÉTIE).

ÉTABLISSEMENTS

nez. On enlève les pierres corrodées de la chemise intérieure, et on rétablit celle-ci, si le massif est encore en assez bon état ; sinon, on démolit empiétement le fourneau et on le refait à neuf, ce qui a lieu toutes les deux campagnes. 17. Grillage des maties.

Les mattes de la fonte crue subissent une série de grillages avant de passer à la seconde fusion, Par là on chasse le soufre et on oxyde une grande partie du fer. Celui-ci se scorifie dans la fonte suivante, et on se débarrasse ainsi des deux éléments dont il s'agit de séparer le cuivre ; la matte riche de la fonte pour cuivre noir doit aussi être grillée avant de repasser dans cette même opération. Ces deux produits sont traités de même, et je ne les séparerai pas dans la description du procédé.

Les mattes subissent successivement cinq feux. Elles sont grillées sur des aires de 5-,6o, sur 2m,6o comprises entre des murs de schiste, et formées ellesmême d'un dallage de schiste. Elles sont accolées les

unes aux autres et forment deux rangées parallèles, avec une voie de circulation intermédiaire ; le tout est placé sous un hangar qui le préserve de la pluie. Sur le sol se trouve une grande quantité de poussière de matte provenant du remaniement de cette matière friable ; on y place aussi les dépôts qui se forment au fond de la cuve où l'on refroidit les rosettes, et des balayures riches. De temps en temps ces matières sont enlevées et portées àux fourneaux à cuivre noir, sur ce lit de poussier on dispose des longrines de bois qu'on recouvre de bêches placées en travers, ce qui ménage des vides pour la mise en feu. On place encore par dessus du charbon et des copeaux, Pour

461

les trois premiers feux que subit la matte pauvre, on emploie par économie la tourbe, dont l'action calorifique plus faible est compensée par la forte teneur en

soufre. Le tout occupe 0',20 ou 5o de hauteur ; on entasse par dessous la matte qu'on reprend ordinairement sur l'aire située en face ; les morceaux mal grillés ou fondus servent à dresser la paroi qui termine le tas du côté de l'allée. On ajoute enfin du menu ; il joue le rôle de couverte par rapport à la masse, et lui-même se trouve éloigné du foyer calorifique, et préservé de

la fusion ; les tas ont à peu près f mètre de hauteur totale ; ils'contiennent 8 ou 10 tonnes de maltes. On enflamme le combustible qui est bientôt consumé.

Le grillage continue ensuite aux dépens du soufre. D'abondantes fumées sulfureuses et arsenicales se dégagent. La surface des tas se trouve blanchie par une pellicule d'oxyde de zinc, formée par la précipitation des vapeurs blendeuses par l'oxygène de l'air. On n'a d'autre soin à apporter qu'une surveillance active, afin d'arrêter l'opération sur les points où il y a suréchauffement et fusion, ce qui se manifeste par l'effondrement de la surface. Quand le dégagement a cessé, on reprend les matières et on en confectionne un nouveau tas pour le grillage suivant. La durée complète est de deux jours pour chaque feu. Cette manipulation occupe, à la tâche, quatorze ouvriers; ce qui fixe la main-d'ceuvré par tonne de matte à 4i,222. Les consommations sont Maties riches. !dattes pauvres.

Charbon

566 lit.

Bois.

Goi

Tourbe.

425 lit. 553 94

La teneur des 'nattes ne varie pas sensiblement, l'oxygène fixé compensant le soufre perdu.