Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)

SYSTÈMES DE SOULÈVEMENT

DE L'AMÉRIQUE DU SUD.

ordinairement qu'une couche d'argile semblable à celle qui résulte de la décomposition sur place des schistes talqueux. Les jtacolumites et les schistes qui alternent avec les jtabirites , rappellent les quartzites et le schiste

s'appuierait une grande formation de grès rouge et de conglomérats. Ces grès, après avoir formé la base des Cordillères de Quito, s'étendraient au nord dans les bassins de la Magdalena et du rio Cauca, et formeraient les vastes plaines de l'Orénoque, occupant tout l'intervalle compris entre les montagnes de Caracas et la chaîne de Parima. Les mines de sel gemme de Zipaquira , près Bogota, les gypses et les calcaires qui alternent avec les grès rouges du Venezuela, le calcaire compacte qui les recouvre près de Tisriao , sont autant de circonstances qui établissent la plus grande analogie entre cette formation et celle des grès rouges du Pérou, de la Bolivie et du Chili. Les formations modernes de cette contrée ont été généralement peu étudiées ; on sait cependant que des terrains analogues aux formations tertiaires de l'Europe existent dans les environs de Guayaquil ; les nombreux ossements de mammifères qui couvrent la surface du Campo de Gigantes, près Bogota, sont rapportés par M. de Humboldt au terrain de transport, et il est probable que de vastes régions tertiaires analogues à celle des Pampas de Buenos-Ayres , existent dans la partie inférieure des bassins de l'Amazone, de l'Orénoque et des principaux fleuves de l'Amérique. Quelque incomplet que puisse être ce court aperçu sur les terrains stratifiés du continent sud américain, on ne peut manquer d'y entrevoir une analogie remarquable entre les formations des contrées les plus éloignées; partout des roches semblables par leur nature, leur aspect et leur composition, se succèdent dans le même ordre, et tandis qu'en Europe une même couche change souvent plusieurs fois de nature sur un espace très-limité, et que l'on est obligé de recourir uniquement aux caractères paléontologiques pour établir l'identité de ses diverses parties, le caractère minéra-

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ardoisier qui forment la base des études orientales ; tandis que les psammites , les calcaires carbonifères et la grande formation des grès qui les recouvrent auraient

leur représentant dans les roches analogues qui se montrent à l'ouest de cette chaîne ; mais nous ne pousserons pas plus loin ces rapprochements, et nous attendrons que l'étude des soulèvements nous fournisse des

données plus positives sur les relations des terrains stratifiés de ces deux parties de l'Amérique. Roches de la Colombie.

N'ayant pu étudier par nous-même la géognosie de ces contrées, nous essayerons de remplir cette lacune par la réunion des données que nous avons pu nous procurer sur la nature et les relations des roches que l'on y rencontre,

en nous appuyant surtout sur les travaux de M. de Humboldt qui présentent jusqu'à ce jour ce que l'on possède de plus complet sur les terrains de la Colombie. D'après cet illustre géologue, le gneiss et le schiste argileux occuperaient la majeure partie de la côte du

Pacifique, depuis le bas Pérou jusqu'à Panama. Ces roches reparaîtraient ensuite dans le Venezuela, forant la partie de la côte entre le golfe de Maracaïbo et Cumana , et s'étendraient de là vers le sud en suivant la base orientale des Amies, où elles se joignent probablement aux roches analogues du haut Pérou et de la Bolivie. C'est au-dessus de ces roches et sur une ligne sensiblement parallèle à la chaîne orientale des Andes, que se montrent ces puissantes couches de quartzite que M. de Humboldt a signalées comme l'un des traits les plus remarquables de la géologie de l'Amérique du Sud. Enfin sur l'ensemble des couches précédentes

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