Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)
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SYSTÈMES DE SOULÈVEMENT
les montagnes granitiques, s'élèvent immédiatement au-
dessus de la mer, leur base se trouve entourée à une hauteur de 15 à 20 mètres par une ceinture de cailloux roulés ou de sables , qui retracent la configuration de l'ancien rivage. Dans les vallées que nous venons d'indiquer , les sables pénètrent beaucoup plus avant , et s'élèvent graduellement à mesure que l'on avance vers l'est, et passent insensiblement au terrain de transport qui recouvre les vallées longitudinales , et s'étend de là dans la région des Andes, suivant toujours les vallées
et s'élevant graduellement jusqu'à la base des montagnes qui forment la ligne de partage des eaux où il est quelquefois recouvert par des produits volcaniques. Ainsi , sur toute la côte du Chili et une grande partie
de celle du Pérou, les derniers terrains émergés se trouvent compris de même qu'en Bolivie entre deux formations volcaniques, celle des conglomérats pon-
ceux sur laquelle ils reposent, et celle des produits plus modernes provenant de cônes volcaniques. Telles sont les circonstances qui caractérisent le dernier soulèvement de la partie occidentale de l'Amérique du sud, soulèvement que MM. Élie de Beaumont et A. d'Orbigny, considèrent comme la cause de la dernière grande révolution qui s'est manifestée à la surface de notre planète. En effet, l'identité des coquilles que l'on rencontre dans les sables soulevés avec celles qui vivent encore dans les mêmes localités, indiquent qu'aucun changement notable ne s'est manifesté depuis cette époque dans la forme maritime de ces contrées. Nous ferons remarquer toutefois que les restes de mastodonte trouvés dans le terrain de transport Tahuatahua dans la province de Colchagua indiquerait dans la faune terrestre des changements beaucoup plus considérables et analogues à ceux qu'elle a éprouvés en
DE L'AMÉRIQUE DU SUD.
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Europe après le soulèvement des derniers dépôts de transport. D'une autre part, nous avons cherché vainement dans ces terrains l'existence de débris qui pussent rappeler la présence de l'espèce humaine dans ces contrées , résultat négatif d'ailleurs et qui ne prouve rien quant à l'ancienneté de ces couches. Les annales de l'Amérique remontent à une époque trop récente, pour que l'on puisse y trouver quelque indication sur l'époque de ce soulèvement ; les seules données anciennes que l'on possède sur la topographie de cette partie de l'Amérique, se rapportent à la conquête du Chili par les Incas ; et ne remonte guère qu'à un siècle avant l'arrivée des Espagnols en Amérique. D'après les détails que donne Garcilaso de la Vega sur la marche
des Incas à travers le désert d'Atacama , les précautions qu'ils furent obligés de prendre pour franchir ces plaines sableuses dépourvues d'eau et de végétation enfin la route qu'ils tracèrent à travers les sables et que l'on retrouve encore dans plusieurs parties du désert, tout indique que le sol offrait alors la même configuration qu'aujourd'hui. Enfin les restes des monuments de
Tiahuanacu sur lesquels les Incas n'avaient aucune tradition , et qui remontent à une époque bien antérieure à leur domination , montrent aussi que depuis cette époque reculée, la configuration du plateau Bolivien n'a éprouvé aucune modification notable. Revenant aux faits géologiques, il est facile de reconnaître que ce soulèvement a produit des changements considérables, tant dans la configuration que dans
l'étendue du continent sud-américain. Si l'on admet en effet le parallélisme du limon des Pampas avec les sables et le terrain de transport du Chili et de la Bolivie , il est évident que de grandes surfaces ont été émergées tant à l'est qu'à l'ouest des Andes ; et que