Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)
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SYSTÈMES DE SOULÈVEMENT
c'est à lui qu'il faut rapporter l'apparition des vastes plaines des Pampas. Le plus grand développement de ce continent aurait ainsi eu lieu à l'est de cette chaîne ;
tandis que dans la partie occidentale, son accroissement se serait réduit à une bande étroite, parallèle à la côte et dont la plus grande largeur dépasse rarement quinze lieues. En étudiant, d'une autre part, la distribution des terrains soulevés de la partie occidentale, en voyant la limite intérieure des sables marins courir
dans une direction sensiblement parallèle à celle de la côte, le terrain de transport pénétrer dans les vallées des Andes en suivant le cours des fleuves actuels,
on reconnaît que le relief de la région montagneuse devait différer fort peu de ce qu'il est actuellement. A part la vaste étendue occupée par les Pampas, la région située à l'est des Andes donne lieu aux mêmes obser-
vations. Le limon pampéen loin de s'étendre jusqu'à la base de cette chaîne, ne, s'en approche jamais qu'à une distance de vingt à trente lieues ; il cesse de se montrer dès que le sol présente quelque inégalité, et on le voit alors comme les sables marins du Chili, faire
place à des cailloux roulés qui remontent les vallées aboutissant aux Andes. Enfin, la majeure partie du plateau Bolivien se trouvait alors recouverte par une vaste nappe d'eau dont les lacs actuels de Titicaca et de
Poopo ne sont que de faibles restes. En effet, depuis Tiahuanucu jusque sous la parallèle de Potosi, ce plateau présente une surface extrêmement unie entourée au nord, à l'ouest et au sud par de hautes montagnes et parsemée de petites chaînes isolées qui apparaissent comme autant de groupes d'îles semées sur cette vaste plaine. Des dunes de sables formant une ceinture presque continue signalent les limites de cet ancien lac, et des calcaires concrétionnés contenant une
DE L'AMÉRIQUE DU SUI).
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grande quantité de paludines et des restes de plantes aquatiques entourent la base des montagnes isolées et marquent ainsi l'ancien niveau des eaux. Le plateau Bolivien s'abaisse insensiblement en avançant vers le sud, et près du parallèle de Cobija ii se confond avec les parties élevées du désert d'Atacama, la chaîne occidentale des Andes ne présentant plus , dans cette partie, que le bord d'un vaste plateau Il est probable que c'est par cette issue que les eaux de cette mer intérieure se seront écoulées, et peut-être faut-il leur attribuer le creusement d'une partie des profondes vallées que l'on rencontre dans le désert (1). Aucune des chaînes de montagnes de l'Amérique du Sud ne peut ainsi être considérée comme le résultat spécial du soulèvement qui a émergé les dernières couches du Chili, il peut avoir augmenté leur élévation absolue, produit quelques sommets isolés tels que le dôme trachytique du Tacora et la plupart des cônes volcani-
ques des Andes; mais son effet général paraît bien
plutôt s'être manifesté par un relèvement en masse des terres australes et occidentales de l'Amérique, en pro-
duisant ainsi une double inclinaison, tant à l'est qu'a l'ouest des Andes, analogue à celle qui a affecté le sol de la France à l'époque du soulèvement de la chaîne principale des Alpes.
Les nombreux cônes volcaniques des Andes, bien que distribués dans le voisinage d'une ligne dirigée du sud au nord, ne peuvent être considérés comme formant un système spécial de montagnes ; ils constituent, au contraire, des groupes isolés, souvent séparés les uns des autres par de grandes distances, et situés sur les lieux d'entre-croisement de plusieurs failles se rap(1) Voir
les notes (1),
(3), (4) , (5), à la fin de ce mémoire.