Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)
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DE L'AMÉRIQUE DU SUD.
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SYSTÈMES DE SOULÈVEMENT
quable , les grès rouges occupent presque sans interruption toute la longueur de la ligne de faîte depuis le Pérou jusqu'au détroit de Magellan. Dans la partie nord, et jusque sous le parallèle de Coquimbo, cette roche s'étend également sur les deux versants, où elle est recouverte par les marnes gypseuses et les calcaires ; mais en avançant vers le sud les grès situés à l'ouest forment une bande de plus en plus étroite, et finissent par céder la place aux porphyres stratifiés qui occupent alors tout le revers occi-
dental, tandis que les grès rouges et les calcaires s'étendent vers l'est jusqu'à l'entrée des Pampas. Des roches indogéniques d'époques différentes viennent de distance en distance interrompre la continuité des strates ; des volcans, la plupart éteints ou en repos depuis des siècles, s'élèvent par intervalle sur la ligne de faîte, où ils se montrent surtout près des deux extrémités, formant au nord la ligne des cimes volcaniques qui s'étend depuis Arequipa jusqu'auprès du Tacora; le groupe de Suajama , situé dans le parallèle d'Oruro, et plus au sud une autre ligne presque continue, commençant au volcan d'Osorno , et s'étendant jusqu'au détroit de Magellan. La partie médiane, au contraire, ne présente que quelques groupes volcaniques séparés par de grandes distances, tels que ceux du Maipo et du lac del Diamante (3). Les trachytes se montrent dans les mêmes régions, formant presque toujours la base qui supporte les produits volcaniques ; mais indépendamment de cela, ils forment encore des montagnes
isolées, soit sur le sommet des Andes, comme le Tacora , le Saujama et le Tupungato ; soit au milieu des failles qui leur sont parallèles. Enfin des roches amygdaloïdes et des syénites percent encore sur plusieurs points et plus spécialement vers les dépressions que pré,
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sente la ligne de faîte. Mais le caractère le plus remarquable de la géologie de cette partie des Andes consiste dans l'existence d'une longue zone de roches métamor-
phiques qui, s'étendant depuis le parallèle de Talca jusqu'au Tacora , lient en quelque sorte les deux extrémités volcaniques de cette longue chaîne. L'altération de ces roches est due à l'action combinée de la chaleur et des acides du soufre qui ont produit des combinaisons en rapport avec la nature des roches sur lesquelles ils exerçaient leur action. Ainsi les roches porphyriques ont été transformées
en quartz, carné par suite de la dissolution des cristaux de feldspath dont les éléments ont donné lieu à la formation des sulfates d'alumine et de fer si abondants dans toute cette région. Les calcaires ont été transformés en gypse, et les couches marneuses en des masses d'alunite dans lesquelles on rencontre une grande quan-
tité de cristaux isolés de sulfate de chaux. Enfin les couches de sel qui accompagnent les marnes gypseuses du désert d'Atacama ont également été transformées en sulfate de soude anhydre. Les sources sulfureuses et thermales du Pérou et du Chili, le rio de Azufa , près du Tacora ; les eaux de San Vicente, dans la province d'Aconcagua ; celles de Colina, près de Santiago ; celles de Cauquenes et de Chillan , dans les provinces de Colchagua et de Talca, se
font jour au milieu de ces roches altérées. Enfin les riches filons argentifères du Chili, si remarquables par
l'abondance des chlorures et des iodures, paraissent avoir été produits par les mêmes causes qui ont altéré les roches qui les contiennent, et la présence des composés chlorurés et iodurés s'y trouve évidemment en rapport avec la transformation des couches de sel en sulfate de soude. Ce puissant dégagement de vapeurs