Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)
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SYSTÈMES DE SOULÈVEMENT DE L'AMÉRIQUE DU SUD.
assez profondes permettent de voir la base qui les supporte, dans les environs de Santiago, et enfin dans les
grandes plaines du sud du Chili, où ils forment le sous-sol connu sous le nom de Tosca. Dans toutes ces localités, les conglomérats reposent sur les grès marins ou le terrain lacustre , et ils sont recouverts, soit par les sables d'Atacama , soit par le terrain de transport. Ainsi le soulèvement de la chaîne principale des Andes a eu lieu dans l'intervalle compris entre ces deux formations. En comparant les phénomènes qui se sont manifestés
pendant les deux derniers soulèvements opérés dans. l'Amérique du Sud avec ce qui s'est passé en Europe durant les dernières périodes géologiques, on y trouve des ressemblances frappantes. Dans la région sud-amé-: ricaine , les terrains de transports et les sables marins
sont soulevés sur de grandes surfaces, et ce soulèvement est le prélude de nombreuses éruptions volcaniques, dernières manifestations des forces de l'intérieur du globe. En Europe et sur une grande partie de l'ancien continent, un soulèvement analogue ( système du Ténare) aurait modifié la configuration des terres émer-
gées sans donner lieu, non plus qu'en Amérique, à la formation d'aucune chaîne de montagnes, et aurait également précédé les éruptions volcaniques. Les terrains de transport du centre de la France, recouverts par les laves des nombreux volcans éteints que l'on y rencontre, rappellent, jusque dans leurs moindres détails , toutes les circonstances qui se rattachent à ces mêmes terrains dans l'Amérique du Sud ; tandis que les sables marins de la côte du Chili et du désert d'Atacama y rappellent les formations quaternaires de l'Europe. La comparaison de la chaîne principale des Andes aVec la chaîne principale des Alpes, présente des analo-
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gies encore plus remarquables. A ces deux chaînes appartiennent les montagnes les plus élevées des deux continents. Aux extrémités des Andes, des masses trachytiques et des matières pulvérulentes projetées à de grandes distances se sont échappées par les failles produites lors de leur soulèvement ; la chaîne principale des Alpes présente également à ses deux extrémités des régions occupées par des roches trachytiques. Dans celle du centre de la France, on retrouve les mêmes conglomérats ponceux reposant, comme en Bolivie, sur le terrain lacustre , et recouverts .par le terrain de transport.
Les dômites (5), qui ne sont que ces mêmes conglomérats endurcis par l'action de la chaleur, supportent les cônes volcaniques de la chaîne des Puys, de même que ceux de la chaîne du Tacora. Enfin les grès marins de la côte du Chili, les cailloux roulés qui les recouvrent et les couches de lignites qu'ils contiennent offrent la plus grande analogie avec les sables et les lignites des Alpes.
La direction suivant laquelle s'est manifesté le soulèvement de la chaîne principale des Andes peut être fixée avec une grande précision. L'étendue de ce soulèvement a été telle qu'il a effacé presque complètement les traces des mouvements que
les plans des couches avaient éprouvés avant cette époque ; aussi la direction des strates y est-elle presque partout parallèle à l'axe de la chaîne. Celle-ci ne pré-
sente en outre sur une grande longueur que des inflexions de peu d'étendue ; enfin les failles, qui ont donné
passage aux roches trachytiques et aux vapeurs acides dont l'action a si puissamment altéré les roches stratifiées, atteignent des dimensions telles qu'on peut les suivre sans interruption depuis l'extrémité sud de l'ATomE IX, 1856.
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