Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)
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NOTES SUR L'EXPLOITATION DES USINES
probablement il n'équivaut pas à plus de 2 à 3 millions d'hectares. D'ailleurs, la production du fer en Norwége
est dix-huit à vingt fois plus faible qu'en Suède; et,
Exportation du bois de la Norwége.
par suite, la consommation du charbon y est beaucoup moindre. Une portion considérable du bois que l'on abat chaque année est exportée vers l'Angleterre , les Pays-Bas et la France, soit en pièces équarries, soit en pièces rondes,
propres à former des mâts, soit à l'état de planches, Cette exportation est puissamment facilitée par l'immense développement des côtes de la Norwége et par les golfes profonds qui pénètrent à l'intérieur du pays;
la valeur du bois, au moment où il quitte les ports d'embarquement, ne s'élève pas à moins de io millions de francs chaque année. Conservation
des forets.
Dans la plus grande portion de la Scandinavie les forêts ne sont point encore soumises à un aménagement régulier : on ne prend de soins pour leur conservation que dans les provinces telles que la Dalécarlie, où l'industrie est le plus développée, et où l'on a compris que
le gaspillage de ces richesses végétales aboutirait à
Incendies
de forets dans le nord de l'Europe.
une ruine inévitable, attendu que les dépôts de minerai perdraient presque, tonte leur valeur, du moment où le charbon de bois viendrait à manquer. Chaque année, dans le nord de l'Europe, des foréts sont réduites en cendres par des incendies qui embrassent
quelquefois des étendues de plusieurs rnyriamètres : des hameaux, et parfois même des villes, deviennent ainsi la proie du feu. Parmi les diverses causes de ces désastres, il en est une principale qu'il est bien difficile d'éviter, car elle est inhérente à un mode de culture regardé presque comme le seul praticable par les habitants du pays, du moins dans les parties reculées de la Suède. J'ai déjà fait observer précédemment que
DANS LE NORD DE L'EUROPE.
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fort
les roches cristallines du nord de l'Europe avaient la peu de tendance à se décomposer; il en résulte que
Système
du culture par écobuage.
couche de terre végétale est très-peu épaisse; et fort, souvent le roc existe à une profondeur de quelques centimètres. D'ailleurs, dans les régions éloignées des villes, il est difficile de se procurer des engrais en quantité suffisante ; aussi le sol est-il, en général, très-peu productif. Pour le fertiliser, les habitants ont l'habitude de brûler les débris de l'exploitation des forêts, et d'en répandre la cendre sur le sol; ordinairement on ne brûle que les ramilles et les parties qui n'entrent pas dans la composition des. meules à charbon ; mais, dans les contrées où le bois a peu de valeur, on incinère aussi les troncs mêmes des arbres. Cette pratique constitue la base essentielle d'un système régulier de culture, qui est usité dans les parties peu industrielles et peu populeuses de la Suède. On divise une certaine étendue de terrain en sections que l'on cultive alternativement. Après quelques récoltes de céréales, on transforme la terre labourée en pineraie, et on la laisse ainsi pendant plusieurs années ; puis le bois est abattu de nouveau et incinéré. La terre s'est enrichie d'humus par la décomposition des feuilles et des menus branchages ; les cendres que l'on répand ensuite à sa surface lui fournissent des sels calcaires et alcalins ; on obtient alors des récoltes très-satisfaisantes. Ainsi oette méthode de
culture par écobuage est parfaitement appropriée au sol maigre et rocailleux de la Suède ; elle y est en usage depuis un temps immémorial ; et, comme on la désigne par l'expression de sveclja , quelques auteurs font dériver de là le nom même de la Suède (Svea , Svea-Rike et par suite Sverige). Quoiqu'il en soit, on conçoit qu'en
pratiquant ces écobuages au milieu de forêts d'arbres résineux, quelque précaution que l'on prenne, il est