Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)
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NOTES SUR L'EXPLOITATION DES USINES
la taxe est d'autant moins onéreuse que le fer produit est de meilleure qualité et se vend plus cher. Ainsi ces redevances sont habilement combinées et ont pour base ce principe, savoir : qu'il importe de développer la pro-
duction de la fonte, mais qu'il faut tâcher d'améliorer plutôt que d'étendre la fabrication du fer forgé. On sait
que les neuf dixièmes du fer en barres produit en
Institution du comptoir des fers.
Suède sont exportés à l'étranger : or, comme ce fer ne peut que difficilement rivaliser pour le bon marché avec les fers à la houille, il est nécessaire que sa bonne qualité le fasse rechercher et en soutienne la réputation. Pour assurer ce commerce, les maîtres de forges de la Suède ont depuis longtemps formé une association qui est constituée sur de solides bases, et qui est éminemment utile à l'industrie sidérurgique du pays. Elle est dirigée par une administration puissante et habile, qui porte le nom de Comptoir des fers (Jern-conloret), et qui a pour but principal de contrôler les produits et d'en centraliser l'exportation. Les fers sont d'abord
envoyés, soit à Stockholm, soit à Gôteborg, où il pour une partie de leur fabrication.
Au contraire, il y a des forges, comme une partie de celles des environs de Danemora, qui payent en sus un droit particulier, dit droit de recognition, lequel est fixe et indépendant de la production ; ainsi les usines
d'Ôsterby, de Lôfsta, etc. , payent une redevance annuelle montant à environ 1.160 francs et représentant une sorte de rente perpétuelle, qui a été stipulée à l'époque où ont été vendues ces usines qui appartenaient jadis à la couronne. Dans le décret d'autorisation relatif à chaque forge est fixée la quantité de fer en barres qu'elle peut fabriquer annuellement, et c'est sur cette quantité de fer qu'est basée la taxe montant à environ 1 p. 100 du produit brut. D'après une loi ré-
cente, les forges peuvent être autorisées à augmenter leur fabrication en se soumettant à certaines prescriptions, et notamment en payant un droit double pour la quantité excédante : il y a quelques établissements qui usent de cette faculté.
DANS LE NORD DE L'EUROPE.
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existe de vastes entrepôts, dits ..fernvetgen , et où ils sont l'objet d'une vérification : c'est de là qu'on les expédie sur tous les points du globe. Le comptoir des fers ne borne pas là son action : il s'occupe aussi d'opérations de banque ; il fait des avances aux maîtres de forges pour qu'ils puissent effectuer en temps utile leurs approvisionnements de minerai et de charbon ; il vient en aide à ceux qui se trouvent dans la détresse, et il accorde des indemnités aux établissements qui ont été endommagés par des inondations ou des incendies. En outre, il excite par des encouragements les améliorations ou perfectionnements des procédés industriels;
il provoque ou fait exécuter des essais de nouveaux modes de fabrication ; il fait analyser des minerais, des scories et des produits métallurgiques. C'est donc une institution éminemment utile, et qui exerce une bienfaisante influence sur la fabrication et «le commerce des fers.
Cependant, malgré l'appui de cette institution protectrice, et malgré sa bonne organisation , l'industrie sidérurgique de la Suède, de même que celle du reste de l'Europe, n'a pas fait de bien grands progrès sous le rapport du perfectionnement de ses produits. C'est que, comme l'ont remarqué la plupart des métallurgistes, la qualité des fers dépend essentiellement de la nature des minerais; jusqu'à présent, on n'a pu parvenir à produire de bon fer avec des minerais médiocres; et même, lorsqu'un élément nuisible, comme le phosphore, se trouve associé à des minerais qui, d'ailleurs, seraient d'excellente qualité, et j'en citerai pour exemple les minerais de la paroisse de C-rangjiirde,
en Suède, on n'a pas encore pu trouver de moyen pratique pour corriger ce vice naturel, et empêcher les fers d'être cassants. Néanmoins les maîtres de forges
Progrés de l'industrie sidérurgique de la Scandinavie.