Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)
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DANS LE NORD DE L'EUROPE.
NOTES SUR L'EXPLOITATION DES USINES
nuance soit satisfaisante et qui puisse servir de type; le représentant de l'État qui a fait la commande en conserve une moitié revêtue du cachet du fabricant ; et ce dernier conserve l'autre moitié, sur laquelle l'officier a mis son cachet ; on va voir que ce sont ces pièces qui servent, pour ainsi dire, de pierres de touche. Au moment où la fonte coule le long de la rigole pour aller remplir le moule d'un canon, on en puise un peu avec une cuiller et on la verse dans un moule cylindrique en
terre, ayant 12 à 15 centimètres de diamètre. Puis, après solidification, on casse cette barre, et on la compare avec le cylindre type : si la fonte est notablement plus grise (1), l'officier a le droit de refuser la pièce, sans
qu'il y ait lieu d'exécuter aucune épreuve ultérieure ce qui est un point important, car ainsi se trouve évitée la dépense du forage et du tournage. Si la fonte est plus blanche que celle du cylindre type, cela n'en vaut que mieux, seulement on conçoit que si la blancheur était complète, le métal aurait trop de dureté pour que le foret pût l'entamer, et surtout pour que l'on pût travailler les tourillons, qui sont la partie la plus dure. On comprend, d'ailleurs, que la fonte qui remplit le
moule d'un canon est toujours moins blanche que celle
du cylindre d'essai, vu que celle-ci étant en masse beaucoup moins volumineuse se refroidit plus vite. Il y a aussi quelque différence dans la texture : la fonte du petit cylindre est plus lamelleuse, surtout vers la péri-
phérie; mais, dans la partie centrale , la texture est presque la même que dans la masse du canon, c'est-à-
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dire qu'elle offre des orbicules radiés de fonte grise, entourés d'une enveloppe de fonte blanche, à petites lames. Les nuances tendent aussi à s'égaliser ; de façon que l'on peut très-bien se faire une idée approximative de ce que doit être la fonte qui forme la bouche à feu, d'après l'aspect de la cassure du cylindre d'essai. Il y a quelques années, on coulait fréquemment une barre de fonte d'essai pour être soumise à des expériences permettant d'en constater directement la cohésion : le moule en terre était alors prismatique, à base carrée, de 5 centimètres de côté, sur 55 centimètres de longueur. Après refroidissement, la barre, qui pesait environ 12 kilogrammes, était engagée jusqu'à la moitié de sa longueur au dedans d'un étui solidement encastré dans un mur. A 6 centimètres du point où la
barre sortait de l'étui, on y fixait, au moyen d'une bride ou anneau, un levier en fer long de
et por-
tant à son extrémité un plateau sur lequel on mettait des poids de plus en plus forts, jusqu'à ce qu'il y eût rupture. La barre se brisant toujours au point où elle pénétrait dans le mur, le bras du levier était de -,6o quant au poids du levier, il était de 26 kilogrammes, agissant à son centre de gravité, ou de i 4 kilogrammes agissant à l'extrémité du levier. La barre de fonte était regardée comme ayant une cohésion suffisante, lors-
qu'elle ne se rompait que sous un poids de 280 à 290 kilogrammes, sans y comprendre le poids du levier, ce qui équivaut à 5oo kilogrammes si l'on en tient compte. En appliquant les formules connues (i), on trouve pour représenter la résistance maximum de cette fonte à l'extension et à la compression un nombre
(i) Lorsque la fonte est reconnue trop grise, on modifie immédiatement la composition des charges, et l'on augmente la proportion du minerai relativement au charbon.
(I) Dans le cas actuel la formule qui exprime la résistance maximum, 11, à l'extension et à la compression est très-simple
Barre d'essai servant à constater la cohésion de la fonte,