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Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)

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DANS LE NORD DE L'EUROPE.

NOTES SUR L'EXPLOITATION DES USINES

autres pays : ainsi, en France et en Belgique, les moules en terre sont maintenus par un châssis en fonte, tandis qu'en Suède, on ne se sert d'une pareille enveloppe que

pour de petites pièces, celles au-dessous de 12. C'est que les fonderies suédoises fabriquent des canons pour les différentes puissances du Nord, qui n'ont pas toutes le même modèle et qui les changent même fréquemment; il faudrait alors un grand nombre de châssis en fonte, qui ne serviraient qu'un petit nombre de fois. On y supplée au moyen d'un système d'armatures ou treillage de bandes de fer, qui embrasse la surface de révolution suivant ses méridiens et ses parallèles. Sur le modèle en bois, qui coûte de lo à 15 francs pour des pièces de 12 à 24 (1), on applique une couche de terre grasse, corroyée et propre au moulage, de 5 à 6 millimètres seulement d'épaisseur. Au-dessus, on dispose plusieurs bandes de filasse que l'on consolide avec du fil de fer; et, sur cette première couche de terre, on en met une deuxième, puis une troisième, qui est formée de la terre la plus fine. Alors on fixe le moule à un axe horizontal; et, à l'aide d'une manivelle, on le fait tourner contre le bord d'une planche taillée en biseau aigu, de (i) Le modèle des canons est fait avec du bois de bouleau ou

de sapin; il coûte 2 à 3 francs pour le prix du bois, plus 8 à 12 francs pour sept à dix jours de façon, soit en tout io à ,5 fr. Pour une commande de trente à quarante pièces, on fait ordinairement quatre modèles en bois, semblables, de façon que l'on puisse travailler à quatre moules à la fois. A Aker et Finspâng le modèle en bois présente exactement la forme que doit àvoir le canon terminé : c'est-à-dire que, un peu en avant des tourillons, sa surface se déprime d'une manière brusque ; mais à Stafsjd , au lieu de diminuer subitement

le diamètre du moule, on lui donne à partir de la culasse la forme exacte d'un tronc de cône, et c'est plus tard, en tournant la surface extérieure du Canon, qu'on la ramène à la forme voulue.

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manière à lui donner extérieurement une surface de révolution. Ensuite on fait sécher légèrement, pour ex-

pulser la plus grande partie de l'humidité contenue dans cette première zone, qui n'a pas plus de 15 à du gou18 millimètres d'épaisseur. Puis, on fait fondre

dron; et, quand il est bien chaud, on l'étend avec un pinceau à la surface du moule, qui l'absorbe rapidement; et, par dessus, on frotte avec de la graisse. On

empêche pense que cet enduit de goudron et de graisse d'argile qui vont être déposées l'humidité des couches ensuite de pénétrer jusqu'au modèle en bois, ce qui le ferait gonfler. Puis il se contracterait par la dessiccation

que l'on fait ultérieurement et il se produirait ainsi de

notables déformations. D'ailleurs, c'est avant de goudronner qu'il faut placer les tourillons en bois, s'ils ne sont pas déjà fixés : à

Stafsjii et à Finspang , on les ajuste dès le commencement; mais à Aker on attend à avoir revêtu le modèle du canon de cette première enveloppe de terre. A la place que les tourillons doivent occuper, l'ouvrier enlève la terre avec précaution, en formant un vide circulaire, où ils viennent s'ajuster : on les enfonce

dans un axe en fer, auquel on les fixe à l'aide d'un boulon.

Le mouleur prend ensuite un mélange de terre et

de crottin de cheval

(1) ,

qui doit être fait avec

(i) La terre mêlée de crottin qui a servi une fois ne doit plus être employée de nouveau, car elle est cuite et presque au même état que de la brique. On la répand sur les terres laboud'un engrais lent, à rées où elle se comporte à la manière

mesure qu'elle se délite sous l'action de la gelée et de la plaie. A Finsp"ang les matières servant à la confection des moules sont corroyées sur un plateau en fonte, au moyen d'une meule en bois, en forme de tronc de cône, à axe horizontal, lequel est lié à l'arbre vertical d'un manège. Mais à Aker et à Stafsj6 c'est par un piétinement que la terre est préparée.