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DANS LE NORD DE L'EUROPE. 46D

NOTES SUR L'EXPLOITATION DES USINES

de revient, même pour les pièces d'un moyen calibre, qui sont les moins chères, il reste encore 2oo francs de bénéfice par tonne ; et le profit est de 25o à 35o francs pour des pièces d'un fort calibre. Le prix de vente de la tonne de fonte, sous forme de canons, est près de trois fois plus élevé pour de petites pièces, comme celles de 6, que pour des pièces moyennes, ce qui est facile à coin-

il est comprimé par les gaz, et fait ressort, comme cela a lieu pour le piston des machines à vapeur, de telle sorte qu'il en résulte une exacte fermeture. M. Wahrendorf a, en outre, diminué le recul de la pièce, en disposant la surface supérieure de l'affût sous forme de plan incliné, où glissent les tourillons, sur une pente ascendante, sans que l'affût se déplace. Ce système de canons et d'affûts, offrirait des avantages marqués pour la marine et la défense des places : il permettrait de diminuer beaucoup l'étendue des casemates, et par suite de placer un nombre de pièces une fois et demie plus grand sur une façade de même longueur. D'ailleurs la manoeuvre est beaucoup plus commode, puisque l'on n'a pas besoin de déplacer la pièce; le nombre des servants peut ainsi être réduit d'un tiers, et la rapidité du tir est presque doublée. D'ailleurs, il est très-facile, dans ce système, de vérifier l'état de conservation de la pièce et de juger la marche de la détérioration graduelle qu'elle éprouve ; les pièces de fonte inspire-. raient alors beaucoup plus de sécurité. On ne saurait contester les avantages de ce système et le mérite de l'ingénieuse modification qu'a apportée M. Wahrendorf à la disposition du tampon obturateur ; mais évidemment une telle innovation ne peut être adoptée, qu'après avoir été consacrée par une longue expérience. Quelques essais ont eu lieu en Suède, et ont assez bien réussi : on a pu constater notamment que, avec une égale charge de poudre, la force de projection est au moins aussi grande que dans les canons ordinaires. Mais il y aurait à étudier la durée de l'anneau en acier que l'on ajuste à l'obturateur, et à vérifier si, à la longue, la poudre ne se frayerait pas un passage à travers la scissure de cette anneau. M. Wahrendorf, , qui a bien voulu m'exposer son système, m'a affirmé que cet anneau peut résister à trois cents coups, sans éprouver de détérioration notable ; il peut d'ailleurs être facilement remplacé; et, quand on le fabrique en acier de Suède, son prix est de ie à 5 francs.

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prendre, car les très-petites pièces sont beaucoup plus sujettes à des rebuts. Il est remarquable de voir que le

prix de vente se relève beaucoup, quand il s'agit de pièces d'un très-fort calibre ainsi les obusiers à la Paixhans, de 120, que le gouvernement russe faisait

fondre à Stafsj6, lors de ma visite, étaient payés au prix d'environ 5oo francs par tonne. Comme c'était la première commande de ce genre, on avait accepté un tarif aussi élevé ; mais pour des commandes ultérieures, le

prix normal devait être de 400 à 45o francs la tonne (1). Il y a beaucoup d'avantage pour une usine à fabriquer de c.es fortes pièces, vu que le prix de vente

est relativement plus élevé que celui des pièces moyennes; d'ailleurs, les frais de moulage et de forage n'augmentent pas proportionnellement à la masse de la pièce ; il faut considérer, d'ailleurs, que le poids total des canons fabriqués, et par suite que la somme de bé-

néfices obtenus dans un temps donné, sont d'autant plus considérables que les pièces sont d'un plus fort calibre : enfin, il faut ajouter à cela que la proportion des rebuts est ordinairement moins élevée. Si cependant les grosses pièces d'artillerie sont payées à un taux

plus élevé, c'est que leur fabrication exige des soins particuliers et des conditions spéciales que l'on ne pourrait pas réaliser partout : ainsi, indépendamment d'un fourneau à réverbère, il faut avoir deux hauts fourneaux en feu à la fois, et les maintenir dans les mêmes conditions d'allure. L'outillage exige aussi une force motrice plus considérable ; et, en cas d'insuccès, le fabricant se (i) M. Wahrendorf m'a dit avoir vu couler en Angleterre, pour le pacha d'Égypte, des canons en fonte, qui pesaient ,8 tonnes après forage et 28 auparavant; ils ont été payés à, raison de 50 livres sterling (i..25o francs) la tonne.