Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)
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DANS LE NORD DE L'EUROPE.
NOTES SUR L'EXPLOITATION DES USINES
Furudal , etc. Dans la plupart des forges de la Norwége que j'ai visitées, ainsi à Noes , Egeland , Laurwig, etc., j'ai vu pratiquer le même procédé, que l'on désigne par l'expression de méthode du Lancashire, attendu que l'on suit le même mode d'affinage qui est pratiqué dans le comté de Lancashire, sur des fontes à tendance aciéreuse ; c'est, du reste, la seule partie de l'Angleterre où l'on fabrique des fers au charbon de bois susceptibles d'être convertis en acier. Mais, en Scandinavie, au lieu de brûler de la houille dans les foyers de chauf-
ferie, comme on le fait en Lancashire, on se sert, en général, de charbon de bois, parce qu'il est meilleur
Différences principales en Ire
l'affinage wallon
et la méthode du Lancashire.
marché : le réchauffage des massiaux de fer brut a lieu d'ailleurs suivant le même mode que dans les forges des environs de Danemora. Voici maintenant les principales différences qui existent dans l'affinage entre la méthode du Lancashire et le procédé wallon. La fonte que l'on traite n'est pas ordinairement blanche et lamelleuse comme celle de Danemora ; mais c'est en général de la fonte truitée, se décarburant avec un peu moins de facilité ; d'où il
résulte que l'affinage, au lieu de durer une demi-heure, exige d'une heure et demie à deux heures (1 ) ; le tra(s) Lorsque j'ai visité l'usine de Nces, près d'Arendal, la fonte en gueuse étant un peu trop grise et trop lente à affiner, on lui
faisait subir l'opération préalable du rnazéage :
il
est vrai
qu'ainsi le déchet se trouvait un peu augmenté , mais le fer gagnait beaucoup en qualité , et le maître de forge, M. A al e, m'assura qu'il trouvait une compensation avantageuse dans l'élévation du prix de ses fers qu'il expédiait pour la plus grande partie dans l'Amérique du Nord et qui étaient très-recherchés sur le marché de New-York. On soumettait à la fois i60 kilo-
grammes de fonte au mazéage ; le déchet s'élevait de 9 à 10 p. ioo , et la consommation de charbon était d'environ à décistères ou 6o kilogrammes.
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vail est plus long et plus pénible ; il est nécessaire de
retourner plusieurs fois la loupe, de la soulever en approchant de la tuyère les parties dont l'affinage est le moins avancé. Le poids de la loupe est d'ailleurs beaucoup plus considérable ; il varie, suivant les usines,
de Go à go kilogrammes. Pour hâter la fusion de la gueuse, dans la plupart des forges à la Lancashire que j'ai visitées, le feu d'affinerie est couvert d'une voûte qui se prolonge latéralement, de manière à former une sorte de petit four, où l'on chauffe les gueusets avan t de les mettre dans le feu d'affinerie. Déchets La fonte éprouve un déchet de 12 à 14 p. soo à l'affisur la fonte nage, et de si ài 9. dans le réchauffage ; ce qui donne et consommation une perte totale d'environ 25 p. 100. Il y a pourtant de charbon. quelques usines où le déchet s'élève jusqu'à 28 ; il égale alors celui qui a lieu dans la méthode wallonne ; mais,
en général, il m'a paru être sensiblement moindre. Quant à la consommation de charbon, d'après les renseignements qui m'ont été donnés sur différentes usines, elle est aussi généralement un peu plus faible, surtout dans les forges des environs d'Arendal ; ainsi à Laurwig , Egeland , etc. , elle ne s'éleverait pas ordinairement à plus de 14 décistères , ou environ 210 kilogrammes par quintal métrique de fer en barres, tandis que la méthode wallonne donne lieu, aux environs de Danemora, à une consommation de 28o de charbon pour 1 de fer. Il y a, il est vrai, d'autres forges où, en suivant le procédé du Lancashire, on consomme beaucoup plus, jusqu'à près de 2 stères de charbon par quintal de fer; mais je pense que l'on peut prendre pour consommation moyenne 16 décistères, ou 240 kilogrammes pour 100 de fer en barres obtenu ; ce qui est encore une consommation notablement inférieure à celle du procédé wallon.