Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)

492

NOTES SUR L'EXPLOITATION DES USINES

tique le puddlage de la fonte et le réchauffage du fer brut dans des fourneaux à réverbère chauffés au bois. 11 n'y

a pas dans cet établissement de haut fourneau ; on y

traite de la fonte grise ou truitée, provenant, en général, de la Westmanie , principalement des hauts fourneaux des environs de Norberg. Il y a deux fours à puddler, un four simple et un four double, c'est-à-dire se composant de deux fours accolés dans le sens de leur longueur, mais non séparés par une cloison et présentant la même sole. Le brassage de la fonte s'effectue simultanément sur les deux moitiés de cette sole, au moyen de deux portes opposées. Ce four double n'a d'autre avantage que de produire une légère économie de combustible, et il présente à l'usage

certaines difficultés provenant de ce que le travail du puddlage doit marcher simultanément, avec la même rapidité, de chacun des côtés. Or, comme cette condition ne peut pas toujours se réaliser d'une manière parfaite, on est exposé à obtenir du fer un peu moins bon. Dans le four double et dans le four simple, la sole se prolonge ainsi que la voûte, de manière à offrir, comme dans beaucoup de forges champenoises, un petit four ou l'on met les gueusets à chauffer, avant de les poser sur la partie où doit s'effectuer le puddlage. La sole est en fonte, et recouverte d'une couche de scories épaisse de 4 à 5 centimètres. La chauffe est rectangulaire et occupe toute la largeur de la sole; elle a dans ce sens environ 2",o d'étendue pour le four double. Dans le sens opposé, elle n'a que om,5o, et c'est dans cette direction que sont placés les barreaux de la grille. Ils ont 25 millimètres de largeur et 4 à 4 1/2 centimètres d'écartement. La voûte s'étend à 65 centimètres au-dessus. On brûle du bois complétement sec, abattu depuis deux ans, et réduit en bûchettes d'une

DANS LE NORD DE L'EUROPE.

495

forme régulière, ayant 32 centimètres de long et fendues de manière que leur épaisseur soit de 6 à 7 centimètres. La grille reçoit le courant d'air par le dessous ; l'orifice de chargement a 10 centimètres de hauteur sur 15 de largeur ; il se ferme par une forte plaque de tôle, qu'un gamin soulève quand il va jeter une bûchette sur la chauffe ; puis cette plaque retombe par son propre poids. Une opération de puddlage dure de une heure et trois

quarts à deux heures ; ainsi en vingt-quatre heures on en fait 13 ou 14 au four simple et 12 au four double. On traite dans ce dernier 550 kilogrammes de fonte, et la moitié seulement, ou 175 kilogrammes au four simple. Le déchet sur le fer ne serait pas, m'a-t-on dit, de plus

de 6 p. ioo dans le puddlage. Dans chaque opération on produit deux loupes que l'on cingle sous un marteau frontal, puis on les divise en lopins que l'on réchauffe à un four à réverbère et que l'on passe ensuite au laminoir. Pour puddler les 55o kilogrammes de fonte au four double, d'après les renseignements qu'a bien voulu me donner M. Zéthélius, propriétaire de Nyby, on consommerait deux stères de bois, et pour le réchauffage des massiaux ,

on n'en brûlerait que to à 12 décistères.

Avec le four simple, la consommation est un peu plus forte, savoir de 15 à i4 décistères pour puddler 170 kilogrammes et 7 à 8 pour le réchauffage. Le travail du four double exige deux pudleurs et deux aides travaillant à la fois, plus un gamin pour charger le bois sur la grille et un ouvrier pour le fendre ; ce qui fait en tout douze ouvriers par vingt-quatre heures. Le four simple emploie sept ouvriers dans le même temps ; ainsi les frais de main-d'oeuvre sont peu différents. Les maîtres puddleurs reçoivent 25 centimes par 170 kilogrammes de fer obtenu et les aides 20 centimes ; ils

Résultats économiques.