Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)
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CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
le mélange de ces composés avec un petit excès de chaux libre peut donner sous l'eau d'excellents réActions spéciales
de l'eau de mer,
sultats. Dans le cours de notre mémoire, nous avons exposé les différences d'action chimique de l'eau de mer et de l'eau douce sur les mortiers et les ciments ; nous pouvons les résumer en très-peu de mots.
L'eau de mer retarde plus ou moins la prise des mortiers et des ciments ; le retard ne peut être attribué
qu'a la présence du sel marin, qui est le seul sel en proportion notable.
L'effet est analogue à celui qu'on observe sur un certain nombre de matières organiques, qui perdent une
grande partie de leur eau d'hydratation dans une dissolution concentrée de chlorure de sodium. On doit accepter le retard dans la prise comme un fait plutôt qu'on ne doit chercher à l'expliquer. Avant et après la solidification, l'eau de mer exerce sur les mortiers et ciments des actions diverses : les unes sont à peu près constantes dans tous les ports, ce sont celles des sels de magnésie ; les autres sont extrêmement variables suivant les localités, et sont toujours plu3 énergiques que celles du sulfate de magnésie, ce sont les actions de l'acide carbonique et de l'hydrogène sulfuré. Ces actions variables nous paraissent être celles qui
causent principalement la différence de réussite des mortiers et des ciments dans l'eau de mer et dans l'eau douce. Elles exigent pour chaque port de mer des séries nombreuses d'expériences spéciales pour chaque nature de matériaux hydrauliques. conclusions.
Les nombreuses analyses que nous avons présentées dans cette première partie de notre travail, les discus-
SUR LES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.
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sions clans lesquelles nous sommes entré au sujet des propriétés et des actions chimiques des corps qui sont mis en présence dans les constructions à la mer, nous ont conduit aux conclusions suivantes ° Les mélanges naturels ou artificiels de calcaires, de sable fin et d'argile ne peuvent donner par la cuisson des produits capables d'être employés avec succès que s'ils sont parfaitement intimes et homogènes. Un grand nombre de bancs calcaires présentent une grande hétérogénéité dans la dissémination du sable et de l'argile : on ne peut utiliser les produits de l'exploitation qu'après les avoir pulvérisés et rendus homogènes par des procédés mécaniques : ces opérations doivent précéder la cuisson. 2° Les mortiers et les ciments ne sont stables que s'ils
présentent une texture assez compacte, et en même temps, vers la surface des constructions, une assez grande proportion de carbonate de chaux, pour que l'eau de mer ne puisse pas se renouveler facilement dans leur intérieur. Les conditions à remplir présentent des difficultés variables avec la nature des constructions et avec la composition de l'eau de mer dans les différents ports. On ne peut déterminer les précautions pratiques les plus convenables, la meilleure composition chimique des matériaux à employer, que par des expériences spéciales faites dans les localités elles-mêmes, dans des conditions très-voisines de celles dans lesquelles les constructions seront placées. Les expériences faites dans des cuves ne peuvent donner que des indications incomplètes. Les précautions pratiques ont une importance au moins aussi grande que la composition chimique des matériaux'.
40 Les chaux hydrauliques siliceuses, comme celles