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Annales des Mines (1856, série 5, volume 9)

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BULLETIN.

BULLETIN.

2" "légion des placers moyens. Nous comprenons sous la dénomination de placers moyens

la région qui est intermédiaire entre la région supérieure et celle des vallées. Elle forme une bande qui est située à une distance de 20 milles de la chaîne des montagnes et qui s'étend

parallèlement à leur direction. Sa limite occidentale est éloignée de près de h milles du bord de la plaine ; sa largeur est de co milles et sa longueur de 500 milles. Sa superficie est d'envi, ion 6.000 milles quarrés. C'est dans cette région que se trouvent surtout les exploitations superficielles (surface workings). Quelquefois cependant le terrain diluvien (drift) contient l'or à une profondeur aussi

grande que celle à laquelle on l'extrait dans la région précédente; mais le plus généralement, il n'en est pas ainsi, en sorte que l'extraction de l'or coûte moins de travail et de dépense. Ordinairement, la profondeur des placers dans le drift varie entre 12 et ho pieds. Ce drift présente une plus grande variété de roches que celui de la région plus élevée : la variété de ces roches est même telle qu'il est difficile de dire quelle est celle qui prédomine. Il repose le plus souvent sur du schiste fortement redressé. Tantôt ce schiste est métamorphisé, tantôt il passe au porphyre.

Dans quelques localités, le drift repose directement sur le granite, à la surface duquel on reconnaît souvent des traces évidentes de l'action des eaux. Lorsqu'on examine le sable aurifère de cette région, on y trouve fréquemment des roches appartenant à la région supérieure, qui sont mélangées avec d'autres d'origine plus récente ;

parmi ces roches, on rencontre de petites parcelles d'or provenant également de la région supérieure, qui sont mélangées à de l'or de la région moyenne. Lors du dépôt des sables aurifères des placers moyens, la région orientale a donc été ravinée par une action violente des eaux. Nous ne saurions affirmer que les dépôts du district qui nous occupe se soient formés en même temps que le drift du nord, mais il existe cependant des faits qui paraissent l'indiquer. Nos rapports précédents tendent d'ailleurs à démontrer que la région supérieure ou orientale est d'une date plus ancienne.

L'un des principaux objets de cette notice est de faire connaître l'étendue et la valeur économique des placers moyens il convient donc de nous en occuper spécialement.

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C'est, en effet, dans cette région, et surtout dans sa partie centrale et orientale, que se sont établies la plupart des compagnies minières de la Californie. Il est d'ailleurs facile d'en comprendre la cause : car, dans les placers moyens, les compagnies, dont les ressources sont restreintes, peuvent entreprendre l'exploitation de l'or avec plus de succès et de profit que dans la région orientale, où il faut beaucoup de travail et des capitaux considérables. Aussi c'est toujours par les placers moyens que commencent les exploitants qui ne disposent que de capitaux limités. Les habitations qu'on trouve dans cette région sont éparses ; et, de même que dans plusieurs autres districts métallurgiques et agricoles, on y aperçoit seulement quelques établissements isolés qui sont souvent distants de plusieurs milles. Les placers, dont le district est parsemé, s'aperçoivent à peine ;

ils se reconnaissent pour la plupart à de petits puits

généralement abandonnés. Il arrive fréquemment que d'autres mineurs reprennent l'exploitation de ces puits, deux ou trois

années après leur percement. lis en obtiennent encore des résultats très-avantageux, les mineurs nomades se contentant d'extraire l'or dans les parties les plus riches. On a constaté l'existence de l'or dans presque toutes les parties de la région des placers moyens où l'on a pu faire arriver l'eau nécessaire au lavage. Aussi est-il certain que la population ne tardera pas à s'y accroître; car le manque d'eau est le principal obstacle qui la limite. Actuellement l'eau fournie par la nature suffit à peine pour les besoins de quatre mois de l'année, et encore cette eau abonde-t-elle seulement quand les travaux sont forcément suspendus à cause de la rigueur de la saison. Il suffirait donc d'amener de l'eau par des moyens artificiels pour peupler immédiatement toutes les parties maintenant inhabitées. L'accroissement de la population minière dans quelques-uns des districts de la Californie ne doit pas faire craindre l'épuisement de leurs mines; il est hors de doute, en effet, que les dépôts aurifères offrent une superficie supérieure à celle que la population actuelle peut exploiter. Partout où l'on parviendra à construire des canaux et à amener de l'eau, le pays ne tardera pas à se peupler ; car presque partout le minerai abonde,

et l'eau est, comme l'on sait, un agent indispensable pour l'exploitation de l'or.