Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)

SUR LES TORRENTS DES ALPES. ÉTUDES

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se forment subitement et descendent avec une violence

boisé. Cette circonstance, incroyable du haut des montagnes qui sont sur la dont l'intérieur est bien du sol et la rapidité avec gauche de la grande route. Ces montagnes, presque diininuant les dégradations concentrent , rend les rapluviales se toutes d'ardoise et en plusieurs endroits d'ardoise délaquelle les eaux contre cependant elle n'est 'pas composée, renferment des espèces de bassins fort fréquents; voir. Le Vages peu certain, ainsi qu'on va le étendus dans lesquels les orages accumulent quelqueeux un préservatif heures du soir, des nuages vers sept fois une quantité immense d'eau. Ces eaux, lorsréception se 4. juin 1827, au-dessus du bassin de qu'elles parviennent à une certaine hauteur, rompent noirs amoncelés accompagnée d'étout à coup quelqu'une des parois peu solides de leur fondirent en une pluie diluvienne, grossi commença Bientôt le torrent réservoir et descendent alors avec une impétuosité ; clairs et de tonnerre. inférieure du village. L'alarme dans la partie terrible. Ce n'est pas de l'eau pure, mais une espèce à déborder prendre des 'précauhâtait de de boue liquide mêlée d'ardoise décomposée et de fut donnée, et l'on se éprouvant une diminution senles eaux, fragments de rochers. La force impulsive de cette si tions, lorsque dans leur lit comme d'elles-mêmes bouillie dense et visqueuse est incompréhensible, sible, rentrèrent fin. Les habitants .rassurés touché à sa elle entraîne des rochers, renverse les édifices qui se la crue avait inondation passagère, quittes pour une trouvent sur son passage, déracine les plus grands pensaient en être de longue durée ; presque sécurité ne fut pas arbres et désole les campagnes en creusant de promais leur de la gorge une montagne virent sortir fondes ravines et en couvrant les terres d'une épaisaussitôt, ils avec fureur. Quaranteprécipita sur eux seur considérable de limon, de gravier et de fragd'eau qui se ou renversées, et vingtfurent englouties » ments de rocher. Lorsque les gens du pays voient deux maisons les eaux y trouvèrent la surprises par venir ce torrent, qu'ils nomment le Nant Sauvage, ils huit personnes quartiers de rocher d' no poussent de grands cris pour avertir ceux qui sont mort. On remarqua que des transportés à de grandes avaient été au-dessous de fuir loin de son passage. On comprend volume prodigieux du village se trouvant ensede la moitié que dès que le réservoir est vidé, le torrent cesse ou distances. Près de cailloux et de blocs, diminue considérablement; il -dure rarement plus cet velie sous une couche de houe, de nouvelles habitations sur d'une heure. Cet accident est très-rare ; je ne l'ai vu obligé d'élever assi. on fut pareille irruption ne peut être qu'une seule fois, le 7 août 1767, et quoiqu'au moruines. Une amas de caractère commun à beau. débâcle. Ce ment où je l'ai rencontré il fût déjà sur son déclin muée qu'à une Saussure, qui, témoiu coup de crues excessives a frappé devoir l'attribuer à t » j'en vis assez pour m'en former une idée. On ne peut » pas imaginer un spectacle plus hideux ; ces ardoises oculaire de l'une d'elles, a cru Nous allons citer textuelquelque barrage. décomposées formaient une boue épaisse dont les rupture de observateur vagues noires rendaient un son sourd et lugubre, et lement le célèbre quel extraordinaire que l'on court » malgré la lenteur avec laquelle elles semblaient se danger plus « Un de Sallenclte à Clid. route (la route » mouvoir, on les voyait rouler des troncs d'arbre et quefois sur cette des torrents qU mouny), est celui d'être surpris par