Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)
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ÉTUDES
le ravin mo , où au moment des crues il peut détacher du sol beaucoup de cailloux et les pousser au loin , on le divisait en un grand nombre de petits courants superficiels, sa force d'érosion et de transport, serait d'un seul coup anéantie. Comme pour le Gamond , la _configuration des lieux se prêterait parfaitement à cette opération. A droite et à gauche du canal de réception , il y a un espace de plusieurs centaines de mètres de largeur occupé par des bois taillis et des broussailles de peu de valeur, dont on pourrait disposer pour en faire un champ de divagation. Le défilé o étant un point de passage obligé pour toutes les eaux qui descendent du bassin de réception, celles du torrent rentreraient dans leur lit en cet endroit, à peu près pures de matières de transport. Les barrages insubmersibles à établir sur le ravin en deux ou trois points choisis convenablement, par exemple en w, y et z, seraient composés de gros blocs de pierre, pris sur les lieux et entassés jusqu'audessus des berges ; on les enchaînerait en partie si cela était jugé nécessaire. Quoique le sol où l'on forcerait les eaux à se diviser présente une surface difficilement affouillable, à cause des bois et d'un grand nombre de gros cailloux qui la recouvrent , il serait à craindre que le torrent, s'il était abandonné à lui-même, ne parvînt à la longue à se creuser un second lit aussi profond que celui dont il aurait été chassé. Pour prévenir un pareil
accident, il suffirait de visiter après chaque crue le bassin de réception en aval des barrages. Aussitôt qu'il se formerait un sillon un peu profond, on le comblerait avec de grosses pierres et l'on détournerait les eaux en les barrant avec quelque quartier de rocher. La dispersion torrentielle serait ainsi maintenue à peu de frais, et tant qu'elle subsisterait on n'aurait à, redouter aucun dépôt dans la plaine.
SUR LES TORRENTS DES ALPES.
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Nous avons évalué à 12. 000 ou 15. 000 francs au plus le prix d'acquisition par voie amiable ou par expropriation forcée du terrain nécessaire à la dispersion du tor-
rent, ainsi que les frais de construction des barrages insubmersibles à établir aux points w, y, z. Cette somme sera jugée minime si l'on songe que le résultat de l'opération doit être de rendre plus tard cultivable près de oo hectares de terrain, de délivrer un bourg populeux et les propriétés environnantes du danger toujours imminent d'une irruption désastreuse, et d'assurer en tout temps le passage sur une route importante.
Nous pourrions, sans sortir de la vallée de l'Isère, citer d'autres torrents auxquels les barrages insubmersibles seraient applicables ; mais les exemples qui précèdent nous paraissent suffire pour donner une idée nette .de ce mode de défense et de la facilité de son application.
2°
Rete;lue partielle des cailloux.
Lorsque le déplacement du lit de déjection d'un torrent dans un bassin situé en amont n'est pas possible, cela tient ordinairement à ce que la masse des cailloux charriés étant très-considérable, l'espace manque pour les faire déposer. Cette difficulté disparaît si la retenue, au lieu de s'exercer sur tous les cailloux indistinctement, ne s'opère, ou tout au moins n'est définitive que pour les blocs de rocher et les galets volumineux ; car ceux-ci ne sont en général qu'une fraction assez petite de la masse des matières charriées, et l'on peut toujours, sans sortir du torrent et en embrassant une étendue suffisante de son cours, trouver des emplacements assez vastes pour leur accumulation pendant une longue suite d'années. Les travaux d'art les plus simples et les plus efficaces pour opérer la retenue partielle des cailloux sont les TOME XI, 1857.
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Barrages str,',1,1;!,11;Ë:ab,les.'