Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)
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Ë.ruus -
SUR LES TORRENTS DES ALPES.
constances; en général il ne faut pas qu'elle soit considérable. Avant d'adopter une grande hauteur, par
aura à combattre. Nous pensons qu'il n'est pas de lit de déjection où l'on ne puisse prévenir par ce moyen
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exemple, celle de 2 à 5 mètres, on devra peser les avanaffaitages et les inconvénients. Les avantages sont un
blissement plus grand de la pente, et ordinairement une augmentation de longueur dans le couronnement de l'ouvrage. Cette augmentation est surtout sensible quand un torrent est compris entre des berges trèsévasées. Les inconvénients sont une augmentation de dépense, résultant surtout de ce que, plus un barrage est élevé, plus il faut prendre de précautions pour empêcher qu'il ne périsse par l'affouillement de sa base. On doit aussi avoir égard à l'encaissement plus ou moins profond du, torrent et ne. pas élever son lit au point que des débordements soient à craindre.
Le nombre des barrages qu'il conviendra d'établir - dans le lit supérieur d'un torrent est un point délicat et d'une grande importance. De là dépend la suppression plus ou moins complète du lit de déjection. 11 est évident que plusieurs barrages placés à la suite les uns des autres agissent dans le même sens, et que leurs résultats s'ajoutent. On devra donc régler leur nombre d'après la quantité de cailloux qu'il sera nécessaire de retenir au moment des crues excessives. Le mieux sera de s'aider de l'expérience dans cette détermination difficile. Après avoir construit un ou deux de ces ouvrages, le on observera pendant quelques crues leur effet sur insuffisant, on cherchera lit de déjection. Si cet effet est à calculer dans quel rapport il faudrait l'augmenter pour Obtenir un plein succès. La plupart des torrents ont un canal de réception assez étendu pour qu'on puisse y multiplier les barrages en les espaçant convenablement. On sera donc toujours le maître de proportionner l'énergie de ce système de défense à la grandeur du mal que l'on
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l'arrivée en masse des cailloux et les débordements qui en sont la conséquence. La construction des barrages submersibles exige beaucoup plus de soins que lorsqu'ils sont insubmersibles, à cause des dangers que fait naître la chute des eaux. Pour que de pareils ouvrages ne soient pas emportés, il faut, en les établissant, satisfaire aux trois conditions suivantes : 10 la crête doit offrir une résistance telle que le passage des cailloux ne puisse l'entamer ; le pied
doit être garanti contre l'affouillement par un radier ou par des enrochements inébranlables ; 5* enfin il faut
que les extrémités soient enracinées assez profondément dans les berges pour que le torrent. ne puisse les tourner. L'expérience nous a appris que l'on satisfaisait très-bien à ces trois conditions, quelque impétueux que fin le torrent en construisant le barrage avec de grosses pierres contiguës, disposées par files et superposées les unes aux autres, de manière à former une série de gradins. Les blocs de la file la plus élevée ou du couronnement sont tous reliés, soit entre eux, soit aux berges, pa.r des chaînons en fer. Il en est de même de la file la
plus basse qui, étant enterrée dans les graviers, fait l'office de radier. Quand les berges n'offrent pas un point d'attache d'une solidité suffisante, on en crée un artificiellement par l'entassement d'un certain nombre de gros blocs également enchaînés. Les pierres son employées à l'état brut souvent on les trouve éparses dans le lit même du torrent. La construction du barrage est alors fort peu dispendieuse. Dans les localités où il' serait difficile de se procu-
rer des pierres d'une grosseur suffisante, si ce n'est à grands frais, on pourrait former les barrages d'une
Mode de
construetion.