Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)
Page : Image 50
Révision de 8 janv. 2015 10:15:27, edited by Anonymes
87
ÉTUDES
SUR LES TORRENTS DES ALPES.
précaution essentielle à prendre. Quand on construit
Nous allons maintenant citer quelques torrents auxquels les barrages submersibles peuvent être appliqués avec avantage. La Roise (fig. 14) est un torrent considérable qui traverse le village de Voreppe (Isère) en suivant l'arête culminante d'un ancien lit de déjection. Sa pente est trèsforte et surpasse presque partout 5 à 6 centimètres par
86
un pont, on protège les culées sur chaque rive en
amont et en aval par le moyen d'un perré de quelques mètres de longueur. En outre, le lit étant resserré entre les culées, et les affouillements étant plus particulièrement à craindre sur ce point, on les prévient par la construction d'un radier. Ces divers travaux, en diminuant les résistances et l'étendue du périmètre mouillé, augmentent la vitesse du torrent , et cette vitesse, en SU propageant en amont jusqu'à une certaine distance, a pour effet d'occasionner des affouillements dont les produits, en se déposant plus bas, encombrent souvent le lit. Nous pourrions citer des cas où le dépôt ayant été très-considérable et s'étant fait immédiatement au delà du pont, l'ouverture de celui-ci a été complètement obstruée. Il suffira, pour prévenir un pareil accident, d'élever un mur de chute immédiatement en amont des ouvrages destinés à protéger les culées. Il est clair que ce barrage sera un obstacle direct à l'affouillement qu'il s'agit d'éviter. Quoique nous n'ayons parlé des ouvrages complémentaires de la défense qu'a la suite des barrages submersibles et des labyrinthes de retenue, il est évident que leur utilité est indépendante des moyens employés pour supprimer l'exhaussement d'un lit de déjection ; ils conviennent aussi bien lorsque la retenue des cailloux a été complète que lorsqu'elle n'a été que partielle. Le torrent de Bresson, que nous avons pris pour exemple
en exposant notre premier système de défense, ayant
un lit de déjection très - étendu et traversé par une
grande route, est précisément un de ceux où il serait le
plus nécessaire d'employer des murs de chute. Nous nous bornons à indiquer le fait, ce que nous venons de dire nous dispensant d'entrer dans plus de détails.
mètre, sauf dans la partie la plus inférieure de son cours, près de l'Isère. Il y a en cet endroit un espace inculte presque horizontal, où s'accumulent les graviers amenés de plus haut. De ce point jusqu'à Voreppe, sur
une longueur d'environ 1.1o° mètres, le torrent est contenu entre de fortes digues qui laissent entre elles un débouché de 12 à 14 mètres. Au-dessus du village, il coule dans une gorge, en se dirigeant d'abord vers le nord-nord-est jusqu'au hameau de Malossanne. Un peu au delà, il tourne brusquement vers l'est-sud-est, en faisant un coude à angle droit. Son encaissement devient alors profond et resserré ; sa pente augmente rapidement ; il finit par se transformer en un ravin
abrupt, inaccessible, qui se perd dans les flancs d'un rocher d'une immense hauteur. Avant d'arriver à Voreppe, la bise reçoit deux affluents principaux, l'un à droite, nommé la Roisette , qui prend naissance au nord-est du village de Pommier et reçoit les eaux de la plus grande partie de son territoire ; l'autre à gauche dit le Refuron qui descend de ta montagne de Chaleys.
Ces deux affluents amènent plutôt de l'eau que des cailloux. Ceux-ci proviennent principalement soit des grands escarpements calcaires, entièrement nus, qui constituent la région la plus élevée du bassin de réception, soit des collines de molasse et de poudingue dans
le sein desquels le lit est profondément encaissé en amont de Malossane. Une faible partie de ces matières
Applicatinn à là [toise,