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ÉTUDES

Comme il serait important de donner aux lits de déjec-

tion moins de longueur qu'aux lits d'écoulement, on établirait en général les barrages un peu au-dessous de l'embouchure des affluents qui charrient le plus de cailloux, et, autant que possible, sur les points où la rivière est profondément encaissée, afin de pouvoir y entasser une plus grande hauteur de déjections. Comme celles-ci s'étendraient sur de vastes espaces et que les barrages

fonctionneraient en ne retenant d'une manière définitive que les gros cailloux, il faudrait beaucoup de temps

avant que, par l'exhaussement successif du lit, la sûreté des tefres riveraines fût compromise. Lorsque ce moment serait arrivé, on aurait encore la ressource de barrer à leur embouchure les grands affluents qui

amènent les cailloux et de reporter les dépôts plus haut, en dehors du lit de la rivière principale. Les avantages d'un pareil système de défense nous paraissent évidents. Le cours des rivières torrentielles des Alpes n'est aujourd'hui qu'un long lit de déjection.

A l'aide des barrages transversaux, on le réduirait immédiatement de moitié, peut - être même dans une

proportion plus forte, et en même temps que l'on

Ap pli ut lion

aux

petits torrent s.

rendrait cultivables de vastes plages caillouteuses, protégerait efficacement contre l'érosion une grande partie des terres riveraines. Les barrages submersibles dont nous venons d'indiquer l'application aux rivières torrentielles et à des torrents considérables comme la Roise et la Romanche, peuvent aussi être employés avec avantage contre les petits torrents. Parmi ceux-ci , il en est beaucoup dont le bassin de réception ne consiste qu'en un rocher nu et escarpé, à la base duquel les eaux ont creusé dans un terrain plus tendre , un ravin très-incliné. Les fragments caillouteux qui se détachent de la surface du

SUR LES TORRENTS DES ALPES.

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bassin de réception se réunissent peu à peu au fond de ce ravin, surtout dans sa partie inférieure où la pente est moindre. Ils y forment avec le temps des amas épais que les eaux , après les pluies d'orage, font descendre sur le flanc des côteaux ou dans les vallées. Dans la plupart des cas, il serait possible de retenir une grande partie de ces débris au pied même des escarpements qui

les fournissent, en leur donnant pour points d'appui des barrages formés de blocs de pierre solidement enracinés dans le sol. Ces barrages, que l'on échelonnerait pour leur donner une hauteur suffisante, auraient pour effet de combler en partie les ravins qui recueillent les débris et de leur substituer de larges cônes de cailloux, à la surface desquels les fragments de rocher s'éparpilleraient en tombant, et où les eaux qui descendent des escarpements, étant obligées de se diviser, seraient sans force pour les entraîner. Ces cônes une fois formés jusqu'à une certaine hauteur par Faccumulatiou naturelle des fragments caillouteux, seraient revêtus autant que

possible de végétation ou recouverts par, deslignes transversales de gros blocs ; ce qui rendrait leur surface inattaquable. Nous ne dirons rien de plus de, ces cônes de cailloux, parce que nous avons déjà traité ce sujet avec assez de détails dans notre premier travail sur les torrents des Alpes (1). Nous croyons devoir y renvoy er.

Ce mémoire est fort peu étendu pour un sujet aussi important et aussi complexe que celui des moyens de défense à opposer aux torrents à lits de déjection. Aussi ne doit-on pas le considérer comme un traité sur cette matière. Nous avons voulu seulement poser des prin-

cipes, et ce n'est que pour les rendre plus clairs et (i) Exposé d'un nouveau système de défense, etd, p. .6.

Conclusion.