Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)
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DÉCOUVERTE DES GISEMENTS DE PHOSPHATE
DE CHAUX TERREUX EN FRANCE.
Maintenant, quels sont les avantages que le phosphate de chaux présente dans la culture? Dans quelles circon-
répandu dans la nature minérale. En effet, ses composés sont ordinairement disséminés par petits nids dans les
stances agit-il sur les terres ? De quelle manière cet
divers terrains, et à part les nodules coprolitiques que l'on rencontre surtout dans les formations liasique et crétacée, on peut dire que la plupart des roches qui
engrais doit-il être appliqué? A quelles causes son efficacité doit-elle être attribuée? On sait que cette substance fait partie intégrante des cendres des os où elle est unie au carbonate de chaux. Il est admis assez généralement que c'est à elle qu'est
due principalement la vertu du noir animal dont la consommation ne s'élève pas à moins de 17 millions de kil, clans la Bretagne et la Vendée. C'est aussi au phosphate de chaux que le guano, cet engrais merveilleux qu'on va chercher jusque dans les îles de la mer du Sud, doit en partie sa puissance fécondante.
Le phosphore fait, en effet, partie essentielle des plantes, et quand on compare les cendres des diverses espèces végétales, on remarque que l'acide phosphorique y domine avec l'acide carbonique, la silice, la chaux et les alcalis. Souvent l'acide phosphorique entre pour plus de 4o p. i oo dans le poids (le la cendre, et sa proportion dans celle du grain de blé s'élève jusqu'à 57 p. 100.
L'acide phosphorique prédomine même seul dans presque toutes les graines, excepté dans celles des légumineuses où les alcalis sont encore en plus forte.proportion. Mais généralement la cendre du grain est le domaine de l'acide phosphorique comme celle de la paille est le domaine de l'acide silicique ou de l'acide carbonique. Ces faits généraux démontrent toute l'importance du phosphore dans l'agriculture et la nécessité absolue de
l'introduire dans le sol partout où il fait défaut. Or, il est à remarquer que parmi les divers principes qui entrent dans la constitution des plantes, c'est précisément le phosphore qui semble le moins uniformément
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forment la croûte superficielle du globe n'en renferment
que des traces ou n'en renferment pas du tout. Les autres éléments constitutifs des plantes sont, au contraire, beaucoup plus communs. Ainsi toutes les argiles et tous les calcaires contiennent de la silice et de la potasse, de même que les roches feldspathiques, micacées, chloritées , et les schistes et grauwackes de transition.
Les argiles renferment toujours une petite quantité de silicate de potasse (1) ; mais les alcalis existent surtout en quantité notable dans les calcaires. M. Kulmann a constaté, en effet la présence d'une proportion notable de potasse et de soude à l'état de silicate, de chlorure, et de sulfate, dans les calcaires de différentes époques géologiques (2). La craie blanche en renferme jusqu'à 0,10 p. 100, ce qui fait plus de kil, de potasse par mètre cube de craie (5). M. Pézier, chimiste à Valenciennes, en a trouvé 4 p. 100 dans les marnes crayeuses. Certaines terres vertes en contiennent plus de o p. ioo d'après M. Berthier (4). Enfin la potasse existe même (6 à 7 p. ioo). dans les laves des volcans (5).
Quant aux acides sulfurique et muriatique , on les rencontre presque partout ; et quelque petite qu'en soit la quantité, elle suffit toujours pour les besoins de la (i) Regnault. Cours de chimie, 2' vol., p. 276 Kulmann. Expériences chimiques et agronoiniques, p. 35. Géologie de la Flandre française, p. 115. (A) Dufrénoy. Traité de minéralogie, i" éd., 3° vol., p. 5'6. (5) Dufrénoy. Traité de minéralogie, i"éd., 3' vol., p. 36'.