Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)
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SUR LES GLACIERS.
RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS RÉCENTES
croisent dans tous les sens, de là le nom que M. Agassiz leur a donné de galets striés. Les seconds sont les fragments de roches, souvent très-volumineux qui sont restés sur toute la ligne de leur parcours à la surface même du glacier; ce mode de transport les a préservés de tout frottement, de toute usure, ils arrivent ainsi. successivement au talus terminal avec toute l'intégrité de leurs formes primitives. Les moraines frontales ne sont pas stratifiées, elles sont
formées de sable, de boue, de graviers, de cailloux et de blocs, disposés sans ordre, on y voit de gros blocs, qui atteignent parfois plusieurs centaines de mètres cubes, reposer sur une masse de sable ou de gravier; on y remarque aussi des cavités intérieures ; leur mode de formation explique du reste cette disposition qui n'a point d'analogue dans les autres dépôts sédimentaires formés à la surface de la terre. Les moraines stratifiées sont celles qui se forment avec
le concours de l'eau. Par exemple lorsqu'un glacier qui porte sur son dos des moraines, vient se terminer dans un lac ; ou lorsqu'un lac existe sur les flancs d'un glacier; les moraines latérales viennent s'y précipiter. L'intervention de l'eau, soit de ces lacs, soit des cours d'eau, vient remanier les matériaux et les disposer en lits stratifiés. Les tables de glaciers ont la même origine que les moraines, ce sont des blocs détachés des montagnes et lancés à la surface des glaciers, le soleil fond la glace
tout autour du bloc, tandis que celui-ci préserve la portion sous-jacente qui peu à peu lui forme un piédestal. On en remarque dont le support atteint jusqu'à deux mètres de hauteur. Ces tables participent comme les moraines à tous les mouvements du glacier, néanmoins leur marche est un peu plus compliquée, elle se
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compose de deux éléments : j0 du mouvement général du glacier ; 2° du mouvement propre du bloc. Celui-ci
lorsqu'il n'est plus suffisamment soutenu par son piédestal, tombe sur le glacier, pour se relever de nouveau et ainsi de suite. Sa chute a lieu de préférence dans le sens du midi, puisque c'est de ce côté qu'il est le plus exposé à l'action du soleil. Ainsi un bloc-table, peut, de chute en chute, se trouver transporté au bout d'un certain nombre d'années sur un point du glacier situé en dehors du mouvement normal accusé par la ligne des moraines. On comprend que lorsque le talus terminal d'un glacier est en voie de progression, sa moraine frontale soit
soumise à des dégradations, des dislocations qui lui font perdre son caractère primitif. Le glacier alors pousse, déblaye et tend à niveler le terrain sur lequel il passe. Si, au contraire, le glacier est en voie de retraite, sa moraine frontale reste intacte sur le point où elle a été déposée ; si la retraite du glacier s'opère par stations successives, on remarque en avant du glacier une série de moraines échelonnées parallèlement les unes à la suite des autres.
Il en est de même quant aux moraines latérales ; lorsque la surface du glacier tend à s'abaisser ; de superficielles qu'elles étaient, lorsqu'elles reposaient sur
le glacier, par son mouvement d'abaissement, elles abandonnent cette surface et viennent se déposer horizontalement sur le flanc des montagnes. Suivant M. Agassiz « les glaciers exercent aussi une action continue et très-marquée sur les flancs et le fond des vallées qui les encaissent. Ils les nivellent par le frottement et en arrondissent les angles et les grandes inégalités ; souvent ils les polissent aussi parfaitement que pourrait le faire la main du marbrier, coupant les TOME XI, 1857.
Des roches polies et, striées.