Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)
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DE L'EMPLOI DES PROPRIÉTÉS ontQuEs
constater si elles produisent une polarisation rectiligne ou elliptique. L'ensemble des caractères optiques rapproche donc
la plupart des cristaux de cinabre sur lesquels j'ai opéré, des cristaux de quartz lévogyre; j'ai trouvé plus rarement à l'état isolé des lames de cinabre correspondantes au quartz dextrogyre; mais dans une macle composée de deux petits rhomboèdres basés qui se pénètrent.
complètement, en tournant autour d'un axe vertical commun, j'ai aperçu les spirales d'Airy, absolument comme elles se produisent lorsqu'on superpose une plaque de quartz gauche à une plaque de quartz droit d'égale épaisseur, et dans un certain nombre de lames, j'ai trouvé une plage dextrogyre et une plage lévogyre séparées par un espace à peu près neutre qui donne, soit des spirales un peu confuses, soit la croix noire si commune dans les améthystes. Rien cependant dans les formes cristallines, qui ont été très-bien étudiées par M. Schabus, n'annonçait une hémiédrie en rapport avec le pouvoir rotatoire, et j'ai été amené à le découvrir, en soumettant le cinabre aux mêmes épreuves que les autres corps biréfringents dont je voulais étudier les propriétés optiques; il est vrai que de petites facettes auraient très-bien pu échapper à un observateur non prévenu. Quoi qu'il en soit, il. me paraît désirable d'entreprendre un nouvel examen comparatif des caractères optiques et cristallographiques du cinabre.
D'après de premières expériences qui n'ont pas encore toute la précision désirable, on peut estimer approximativement que le pouvoir rotatoire du cinabre est égal à seize fois celui du quartz. En effet, une petite lame très-pure de ct,2 de millimètre donne une déviation égale à 52° on ,58°; la dévia-
BIRÉFRINGENTES EN MINÉRALOGIE.
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lion produite par un millimètre de quartz sur les rayons rouges étant de 18° d'après les observations de M. Biot, on en conclut qu'un millimètre de cinabre correspond à peu près à 15 ou 16 millimètres de quartz. La dislocation qu'une lame de mica d'un quart d'onde imprime aux branches de la croix noire visible dans les lames maclées montre que le cinabre a une double réfraction positive et non négative, comme M. Brewster l'avait annoncé par erreur : cette détermination est, du reste, pleinement confirmée par la valeur relative des indices ordinaire et extraordinaire; car ces indices que j'ai mesurés sur deux petits prismes bien transparents, taillés parallèlement à l'axe sous des angles de 15° 5'
pour l'un et de 18° 5o' pour l'autre, sont :-__ 2,854, 5,201.
La suite de mes recherches m'a conduit à une découverte plus intéressante encore que celle de la polarisation circulaire du cinabre. Je suis en effet parvenu à trouver
le premier exemple d'une substance qui dévie le plan de polarisation, soit à l'état de dissolution dans l'eau, soit à l'état de cristaux. On sait que jusqu'ici on n'avait pu constater la coexistence des deux phénomènes, puisque d'une part, le quartz et le chlorate de soude, qui ont le pouvoir rotatoire lorsqu'ils sont cristallisés
le perdent lorsqu'ils sont fondus ou dissous, et que d'autre part, presque tous les corps reconnus et signalés comme actifs cristallisent sous des formes qui possèdent deux axes optiques, et dans lesquelles les effets de la polarisation circulaire paraissent entièrement masqués par ceux de la double réfraction. Le sulfate de strychnine, dont les dissolutions ont été essayées il y a quelques années par M. Bouchardat , cristallise quelquefois en octaèdres à base quarrée qui