Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)
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ÉTABLISSEMENT DE LA VOIE. CHANGEMENTS DE VOIE. 481
CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE. 480 les contre-curs rétablissant la continuité de la surface de roulement; elle paraît surtout placée très-mal à propos sur une section desservie exclusivement par des machines à G roues couplées et même plus, de sorte que l'action destructive due
à l'inégalité des rayons des boudins et des jantes s'exerce d'une manière incessante.
291. En Bavière, l'administration a renoncé au fer pour revenir à la fonte, déjà bien des fois reprise et abandonnée. La pointe et les contre-coeurs, vernis de fonte sur un bloc, sont pourvus de mises d'acier rivées. Ce bloc est muni de rebords latéraux qui servent à le fixer, au moyen de crampons, aux traverses qu'on recommande de substituer aux longrines, précédemment en usage en Bavière. 292. La répartition des pressions entre la pointe et Difficulté d'éviter Bavière: croisements en fonte.
les chocs au passage
les contre-coeurs suppose leur liaison assez complète pour des croisements. que ni l'une ni les autres, ne puissent se dérober sous la
charge, et le niveau relatif de leurs faces supérieures, ainsi que le profil des bandages, dans un état en quelque
sorte théorique. En fait, il est rare que ces conditions soient remplies, et qu'une roue franchisse un croisement
sans éprouver, dans un sens ou dans l'autre, une dénivellation plus ou moins prononcée; de là des chocs qui entraînent la rapide détérioration du système, surtout quand les roues l'attaquent par la pointe. Cette circonstance ne se présente guère, heureusement, sur les chemins à deux voies, pour les pointes franchies en vitesse, celles qui sont placées vers l'origine des voies de garage et des voies de raccordement des voies princi-
pales étant toujours attaquées par le talon, ainsi que les aiguilles. Mais il n'en est pas de même des voies dans lesquelles les trains s'engagent sans refouler, c'est-à-dire des embranchements, et des garages sur les
chemins à une seule voie. Les inconvénients d'une
continuité imparfaite sont alors beaucoup plus graves. On a tenté à diverses reprises de les faire disparaître par
un moyen radical, c'est-à-dire en supprimant la solution de continuité elle-même. Il suffit pour cela de substituer aux contre-coeurs deux bouts de rail, fixés parallèlement sur un
Croisements mobiles.
plateau mobile; chacun d'eux, amené en contact avec la pointe, établit la continuité sur la voie à laquelle il appartient. Mais la nécessité de rendre le mouvement du plateau solidaire à coup sûr avec celui des aiguilles, au moyen d'une transmission fort longue, restreint l'application de cet expédient à un très-petit nombre de cas. Quant à l'action automatique, possible seulement, d'ailleurs, pour les trains qui prennent le croisement par la pointe, elle n'est pas plus admissible en pratique pour le croisement que pour les aiguilles elles-mêmes. Ce mode de manuvre avait été admis, il y a plusieurs années, pour les angles obtus de la traversée de voie qui existait au Vésinet (voie de dé-
part du chemin atmosphérique et ancienne voie de retour du Pecq, la seule qui subsiste aujourd'hui); mais on n'avait pas tardé à y renoncer et à prescrire la manuvre à la main. La mobilité des éléments est en effet trop compliquée, et même dangereuse; mieux vaut s'en tenir aux pointes fixes, en cherchant à atténuer la rapidité de leur destruction et son influence nuisible sur le matériel roulant.
On remarque, sur plusieurs chemins allemands, une singulière profusion de types de croisement. En Hanovre, par exemple, il n'y a pas moins de vingt et une pointes différentes dont les déviations, variant de
à-1 , D
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correspondent à des rayons compris entre 87",6o et 467-,2o. L'exagération est manifeste. Il y a tout avantage à restreindre le nombre des types pour simplifier la construction et l'entretien, et d'ailleurs il importe bien plus encore d'éviter les déviations outrées. Cette excessive multiplicité est du reste, en partie, la conséquence de l'exclusion systématique des plaques tournantes, très-rares dans la plupart des gares du nord de l'Allemagne.
Multiplicité des types de crsisesneal.