Annales des Mines (1857, série 5, volume 11)
Page : Image 253
Révision de 8 janv. 2015 16:49:37, edited by Anonymes
494
CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE.
voir, non une confirmation de l'hypothèse en question mais simplement un effet bien connu du recuit ; appliqué avec les ménagements nécessaires (sans quoi l'effet serait exactement inverse) , il rend le fer moins cassant, plus ductile, mais aux dépens de sa dureté.- Une pratique qui rend les rails mous quand il faut, «à tout prix,
des rails durs, ne peut être proposée sérieusement, aujourd'hui moins que jamais. Ce n'est pas quand le recuit est unanimement condamné pour les essieux de chemins de fer, malgré l'exemple contraire donné pendant longtemps par plusieurs grands établissements de messageries, qu'on peut songer à l'appliquer aux rails. L'altération moléculaire des essieux est encore soutenue par quelques ingénieurs, surtout en Allemagne où l'on trouve à l'appui de cette thèse une apparence d'arguments dans des ruptures relativement fréquentes. Peut-être est-il facile d'assigner les causes locales de
ces accidents, dont les chemins de fer de France et d'Angleterre sont presque entièrement exempts. Mais ce qu'il y a de certain, c'est que si la transformation dont
il s'agit a quelque réalité pour les rails, sa marche est
si lente qu'elle est tout à fait hors de cause dans la question de leur durée. Si o. La situation des rails est en somme bien meilleure qu'on ne le supposait dans l'origine. Ils s'usent, des conditions plus favorables voilà tout. Ce sont des instruments de travail qui se déqu'on ne devait le supposer. précient seulement en raison du travail qu'ils accomplissent, des bénéfices qu'ils produisent : propriété fort heureuse et qui n'est pas générale, loin de là. Les traverses, par exemple, sont loin de la possédér. Leur destruction est surtout l'effet des influences atmosphériques, et des réactions spontanées de leurs éléments. Elle est à peu près indépendante de leur travail, de sorte qu'elle grève presque autant les lignes à faible Les rails sont dans
ÉTABLISSEMENT DE LA VOIE.
RÉCEPTION DES RAILS. 495
trafic que les chemins les plus favorisés sous ce rapport.
Très-bonne dans les débuts des chemins de fer, Dépréciation de la la qualité des rails n'a pas tardé à éprouver une dépré- qualité d ciation rapide, formant un contraste choquant avec les progrès soutenus, réalisés dans la construction du ma-
tériel de transport, et d'autant plus malencontreuse
qu'elle coïncidait avec l'accroissement simultané du trafic, de la vitesse, et du poids des machines. Deux causes évidentes ont contribué tour à tour à cette décadence tantôt l'avilissement des prix qui excluait la qualité ; tantôt la précipitation des usines débordées par les com-
mandes, et l'obligation pour les chemins de fer d'accepter à peu près tout ce qu'on leur livrait, bon ou mauvais. Mais si beaucoup de compagnies ont visé outre Règles uniformes mesure au bon marché et grevé ainsi l'entretien au profit ;a7=3S0'": de la construction, si d'autres ont dû subir les exigences inconievrnsients.
du moment, la médiocrité si générale des rails tient aussi à d'autres causes : entre autres, et surtout peutêtre, aux conditions stéréotypées pendant si longtemps dans presque tous les cahiers de charges, et qui sont à certains égards en opposition formelle avec les qualités qu'on doit surtout rechercher dans les rails. Par cela seul d'ailleurs, qu'elles imposaient à la fabrication, des règles fixes, uniformes, sans tenir compte de la diversité que présentent, d'une usine à l'autre,
les éléments mis en oeuvre ; en prétendant réglementer, par une consigne absolue, une matière essentiellement mobile et délicate, les compagnies ont créé un obstacle très -sérieux à l'amélioration des rails, et comprimé l'esprit de recherches et le progrès. La netteté, l'absence complète de défauts suries surfaces de roulement, sont des conditions de rigueur. On
Composition mixte
des paquets.